Depuis la rupture de la coalition FCC-CACH, devenu seul maître à bord, sous l’œil complice des parlementaires congolais qu’il a réussi à mettre dans sa poche, Félix Tshisekedi est devenu la loi en République démocratique du Congo.
Que la constitution soit grillée à dessein, qu’elle soit malmenée, peu importe, Tshisekedi-la-loi. Des violations qui étaient décriées par l’opposition d’hier sont devenues une normalité avec l’avènement de l’Union sacrée et personne ne doit l’ouvrir, sinon gare!
Jeudi 12 octobre dernier, le président congolais s’est adressé à la nation congolaise via un message retransmis à la radio-télé nationale, RTNC. Lui qui était très attendue au tournant au sujet de l’état de siège au Nord-Kivu et dans l’Ituri après 2 mois de la table ronde sur la question, a choisi de divaguer et d’esquiver.
Non seulement son message est totalement flou et ne donne aucun éclaircissement, mais aussi, il viole la constitution. Car, la loi fondamentale ne prévoit aucune option intermédiaire entre le maintien et la levée de l’état de siège. Soit, une entité est sous état de siège, soit elle ne l’est pas. Cependant, en violation de la constitution, Félix Tshisekedi a trouvé une nouvelle formule à lui : la requalification.
« J’ai pris la ferme résolution de conduire, sans atermoiements funestes et sans précipitation inconsidérée, les populations de l’Ituri et du Nord-Kivu vers un allègement progressif et graduel du régime de restriction de l’état de siège avec les meilleurs garanties de poursuite du maintient d’une pression maximale sur les ennemis de la paix », a-t-il lâché.
Par ailleurs, un impressionnant tâtonnement est à noter dans les nouvelles mesures de Félix Tshisekedi. A bout de stratégies pour stopper les violences dans l’est, le chef de l’État reconduit l’état de siège qui a échoué jusqu’ici, tout en le dépouillant d’une importante partie de son pouvoir. Puis, Tshisekedi sous-entend que les autorités civiles co-géréront avec celles militaires dont les gouverneurs qui resteront en poste à la tête des provinces. Comment cela se fera-t-il, peut-on d’interroger.
En même temps, au sujet du Nord-Kivu, les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyirangongo étant parmi les plus insécurisés du pays, demeurent sous le contrôle du M23. En sous-entendant que les dirigeants de l’état de siège seraient maintenus dans les entités menacées, a-t-il fait allusion à ces 3 territoires investis par les agresseurs rwandais et où aucun officiel congolais n’a plus droit aux chapitres ?
En un mot comme en mille, Félix Tshisekedi ne sait plus à quel saint se vouer face à la menace sécuritaire qui pèse sur le pays. En y allant à tâtons, il espère que les chances seront de son côté et, de façon inattendue, apporteront des solutions
Charles Mapinduzi