Le président congolais a fait le ménage au sein de l’appareil sécuritaire congolais. Et, de façon inattendue, alors que le pays est confronté à de sérieuses menaces que les services d’intelligence ne parviennent pas à mater, Félix Tshisekedi a placé des inexpérimentés à la place des incompétents ou vice-versa.
« Donc, les 5 années passées ne nous enseignent toujours rien? Dans un pays pays qui fait face à plusieurs agressions des pays voisins, peut-on confier la politique sécuritaire et de la défense à des novices », s’est même interrogé un originaire du Nord-Kivu.
Lors de la mise en place du nouveau gouvernement, par exemple, Félix Tshisekedi a débarqué Jean-Pierre Bemba dont l’incapacité a totalement été prouvée à la vice-primature de la défense.
Mais, à la surprise générale, c’est Guy Kabondo Muadiamvita, un médecin qui n’a jamais travaillé dans le domaine à part son militantisme au sein de l’UDPS, qui succède à l’ex-rebelle. Dans l’opinion, on soupçonne qu’il s’attèle à apprendre dès sa prise de fonction, plutôt que de résoudre les problèmes liés à la crise sécuritaire du pays.
En plus du ministère de la défense, un autre replacement a eu lieu à l’agence nationale des renseignements. Il s’agit d’Inzun Kakiak, soupçonné au départ d’être non seulement improductif mais surtout pproche du FCC de Kabila, qui reprend les rênes en succédant à Daniel Lusadisu, un médecin considéré également comme incompétent et inexpérimenté.
« Il y a beaucoup de changement a ce poste depuis 2019. Inzun Kakiak a succédé à Kalev Mutond. Il quittera en décembre 2021 pour laisser sa place à son adjoint Jean-Hervé Mbelu Biosha. Lui-même remplacé en 2023 par Daniel Lusadisu », commente le journaliste Litsani Shoukran.
Un autre internaute congolais voit plutôt en ces permutations parfois intempestives, la mort de la sécurité nationale. Il estime d’ailleurs que tout s’est transformé en du charme plutôt qu’à du sérieux.
« En cinq ans, nous avons eu cinq administrateurs généraux de l’ANR (Kalev, Kakiak, Mbelu, Lusadisu, Kakiak), quatre ministres de l’Intérieur et de la Sécurité (Kakonde, Aselo, Kazadi, Shabani), quatre ministres de la Défense (Mukena, Kabanda, Bemba, Mwadiamvita), Trois conseillers spéciaux (Beya, Bukasa, Esambo), trois patrons de la DMIAP, trois ministres de la justice, trois ministres des Affaires étranges. La sécurité en RDC s’améliore véritablement mieux plusqu’un charme », dit-il.
Ce ménage a été effectué une dizaine de jours après une tentative de coup d’État à Kinshasa, selon les autorités. Le prof Jean-Jacques Wondo, proche de Daniel Lusadisu, a été arrêté par les renseignements militaires qui le soupçonnaient d’avoir des connivences avec le putschiste.
Mais, des analystes craignent que rien ne change sur le plan sécuritaire. Eux qui attendaient des chevronnés à ces postes sont surpris que Félix Tshisekedi ait placé sa confiance en des novices.
Charles Mapinduzi