A quoi joue le régime de Kinshasa ? Au moment même où elles sont en train de se débarrasser de l’EAC qu’elles accusent d’avoir été une force improductive sur le terrain, les autorités congolaises ont demandé à l’armée congolaise de ne pas attaquer le M23.
Pourtant, cette rébellion d’origine rwandaise est en train de s’emparer de plusieurs localités dont la plupart étaient entre les mains de la force régionale. Aussi, le même M23 maintient toujours ses nombreuses positions à Rutshuru, Masisi ou encore Nyirangongo (Nord-Kivu).
Dans l’opinion, dès le départ des troupes est-africaines de l’EAC, les FARDC devraient prendre des dispositions utiles pour débarrasser le pays de cette nébuleuse portée par Kigali. Hélas ! Kinshasa a ordonné aux militaires congolais de cesser le feu.
Sous l’égide des États-Unis, les 2 parties en conflit se sont engagés à observer un cessez-le-feu jusqu’à au moins 2 semaines, indique un officiel américain. Et, les FARDC ont aussitôt été demandées de s’y conformer alors que c’est le M23 qui est dans une position confortable sur le terrain, car contrôlant toujours d’importantes cités dont le poste frontière de Bunagana qui lui génère des millions de dollars chaque mois.
« L’accalmie qui s’observe actuellement sur la ligne de front s’inscrit dans le cadre des instructions que les forces armées de la République démocratique du Congo ont reçues de la hiérarchie. Ces instructions veulent que l’armée loyaliste observe le cessez-le-feu. Que tous les éléments FARDC engagés dans la traque du M23 puissent garder les armes en berne. Voilà le pourquoi de l’accalmie à laquelle vous faites allusion actuellement dans notre zone de responsabilité« , a explique le lieutenant-colonel Kaiko Guillaume, porte-parole du gouverneur militaire.
Dans l’opinion, au Nord-Kivu, nombreux estiment que le régime de Kinshasa se sert du M23 comme discours de campagne pour voiler les Congolais. Il rappelle que sous l’égide de Félix Tshisekedi, cette rébellion a été hébergée, nourrie et entretenue à Kinshasa pendant 14 mois à dater de 2019.
Charles Mapinduzi