Corneille Nangaa est aujourd’hui à la tête de la coalition rebelle AFC/M23 qui occupe une importante partie du territoire national au Nord-Kivu. Mais, le chef rebelle a basculé du côté sombre après avoir dirigé la CENI, une institution d’appui à la démocratie.
Dans une lettre ouverte au cardinal de Kinshasa, Corneille Nanga est revenu sur les raisons de son ralliement au groupe armé qui est pointé du doigt par Kinshasa comme étant une fabrication du Rwanda.
Les motifs avancés par cet opposant portent notamment sur la mégestion du pays qu’il décrie, la mise en mal de la démocratie, les détournements à grande échelle, l’instauration du tribalisme, etc.
« Nous avons été poussés à l’action révolutionnaire après avoir constaté qu’en RDC, toutes les libertés sont accaparées par une racaille tribale ; les opposants sont traqués, emprisonnés, tués, forcés à l’exil déclaré ou inaudible et même obligés de vivre dans la clandestinité, c’est-à-dire, brutalement réduits au silence ; toutes les institutions du pays sont tribalisées avec une justice aux ordres ; l’insécurité est planifiée, organisée et exécutée par les dirigeants eux-mêmes ; la gouvernance a été réduite en un chapelet de mensonges et des promesses irréelles déclamées à longueur des journée sans aucune réalisation et le pays est abandonné à une clique de délinquants politiques aux mœurs dévergondées », lit-on dans le document.
Par ailleurs, le président de l’Alliance fleuve Congo note que la République démocratique du Congo baigne dans une crise généralisée sur tous les plans : politique, sécuritaire, économique, identitaire, celle de la gouvernance, etc.
« La République démocratique du Congo fait face à une crise multiforme qui affecte gravement son système. Cette crise est d’abord politique : monsieur Tshilombo a tripatouillé les élections en s’attribuant 73% de voix non obtenues comme score électoral, une imposture construite par une architecture institutionnelle. La crise est aussi liée à la mauvaise gouvernance de l’Etat et enfin une crise identitaire dans ses ravages de stigmatisation qui font reculer l’élan de réconciliation compromettant ainsi la cohabitation pacifique et le vivre-ensemble », dit-il.
Rappelons que Corneille Nanga a rejoint la rébellion après s’être engagé dans une opposition farouche contre le régime Tshisekedi qu’il a pourtant aidé à prendre les rênes du pays.
Charles Mapinduzi
