Le face-à-face direct entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame aura peut-être lieu plus tôt que prévu. Le rendez-vous initialement pris au ciel par le président congolais pourrait bien avoir lieu sur terre.
En effet, les choses semblent bien aller très vite. Alors que les 2 dirigeants s’évitaient sans ménagement au regard des invectives qui les ont caractérisées ces derniers mois, Joao Laurenço a réussi à décrocher un rendez-vous.
Il y a quelques jours, Félix Tshisekedi a séjourné à Luanda, en Angola, pour discuter de la question de la sécurité dans la partie orientale de la RDC. À l’issue des échanges, comme l’a relayé le ministère angolais des Affaires étrangères, le chef de l’Etat avait finalement dit oui pour une rencontre avec son homologue de Kigali.
Le lundi 11 mars dernier, également, Kagame qui s’est rendu dans la capitale angolaise a dit être prêt à échanger avec Félix Tshisekedi sur le même dossier.
« Le président Kagame et le président Lourenço ont tenu une discussion bilatérale sur la situation sécuritaire en RDC. Les chefs d’État se sont mis d’accord sur les étapes clés pour s’attaquer aux causes profondes du conflit et sur la nécessité de maintenir les processus de Luanda et de Nairobi pour parvenir à la paix et à la stabilité dans la région », relaient les sources diplomatiques rwandaises qui viennent corroborer la version de la présidence angolaise qui indique que « Joao Laurenço a mené une action diplomatique dans l’objectif de rapprocher les présidents Kagame et Tshisekedi en vue de pacifier l’Est du Congo en proie à la crise du M23 ».
Même si ni le lieu ni la date n’ont encore été fixés, nombre d’analystes estiment qu’il pourrait s’agir d’un rendez-vous crucial et décisif. D’une part, il pourrait permettre aux 2 personnalités de se retrouver à nouveau après de nombreux mois de tensions. Aussi, si Kigali devient flexible, il pourrait permettre à la guerre de prendre une tournure en faveur de la RDC. Car, Kagame est celui qui a un mot à dire sur le M23.
En dépit de ce qui pourraient être les conclusions de ces assises qui sont annoncées, des observateurs de la situation parle d’une avancée, celle de permette que les 2 dirigeants se parlent pour une nouvelle fois.
« Tout ne se dit pas à haute voix. Mais, Kagame avait déjà dit à Bujumbura devant ses pairs de l’EAC-CIRGL qu’il ne participerait plus à ce genre des rencontres qu’il qualifiait de « perte de temps » et que le problème était « congolo-congolais. » Il ne voulait plus rencontrer Fatshi. Donc, cet accord de principe obtenu par Lourenço, c’est vraiment une avancée. Mais, est-ce dans la bonne direction ? Les américains y croient ! », commentent un journaliste congolais de la diaspora.
En attendant, les rebelles continuent de conquérir des entités. La dernière à être passée entre leurs mains est Vitshumbi, une importante localité lacustre à Rutshuru.
Charles Mapinduzi