Depuis près d’un an maintenant, les armes se sont tues sur la ligne de front dans les contrées occupées par le M23, groupe armé à la solde du Rwanda.
Ceci est entre autres consécutif à la présence des troupes est-africaines de l’EAC qui se sont interposées entre les forces gouvernementales et les rebelles, question de permettre l’épuisement du volet diplomatique.
Depuis ce temps, les FARDC observent un cessez-le-feu par, disent-elles, respect au mot d’ordre lancé par les chefs d’Etat de la sous-région. Jusqu’à ces jours, l’EAC a constitué des zones tampons entre les 2 belligérants.
Mais, le weekend dernier, par la bouche de son ministre des affaires étrangères, le gouvernement congolais a annoncé que si jusqu’au 24 septembre dernier, le M23 n’acceptait de se retirer, Kinshasa serait contraint d’agir pour permettre aux populations déplacées de regagner leurs contrées. Autrement, de relancer la guerre.
Cependant, Christophe Lutundula et le gouverneur du Nord-Kivu ne semblent pas émettre sur la même longueur d’ondes. En conseil provincial de sécurité tenu mardi dernier à Goma, le général Cirimwami a plutôt appelé les forces de sécurité à ne pas combattre.
« Le gouverneur militaire ad intérim du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami, a appelé les forces de sécurité et de défense à observer le cessez-le-feu tel que voulu par la hiérarchie tout en restant prêtes et vigilantes au regard des agitations actuelles de l’ennemi… », indique le compte rendu de cette réunion extraordinaire.
Qu’en est-il donc? Alors que l’ultimatum lancé au M23 a déjà expiré, rien ne bouge, et Kinshasa maintient sa position. Les autorités congolaises ont-elles intentionnellement menti au peuple ? Ses menaces contre les rebelles ne sont-elles que théoriques et n’iront peut-être pas plus loin ? En tout cas, tout semble l’indiquer.
Charles Mapinduzi