Bien que cela ne soit pas dans le sens formel du terme, sur le champ de bataille, les armes se sont tues sur plusieurs fronts au Nord-Kivu pour ce qui est de la guerre contre le M23.
Si les derniers mois ont été agités et que l’ennemi a plusieurs fois tenté de conquérir de nouvelles localités mais a fait face à la terrible résistance des FARDC et de jeunes résistants Wazalendo, ces derniers jours, un calme apparent plein d’incertitudes règne.
Mais, il inquiète. Au lieu que les populations de la contrée soient satisfaites de ce silence des armes, il y a plutôt de nombreuses interrogations qui tourmentent. Car, depuis le début du conflit, dans sa stratégie guerrière, le M23 a toujours usé de méthodes pour surprendre.
Soit, il stoppe ses attaques après avoir perdu dans ses rangs, question de se reconstituer et de reprendre position contre la République ; soit, il impose un cessez-le-feu unilatéral pour endormir l’armée et les Wazalendo avant de lancer une offensive de grande envergure.
L’accalmie sur le terrain semble bien référer à la seconde hypothèse. À maintes reprises, les rebelles ont agi ainsi et ont réussi à surprendre les forces de défense congolaises en leur ravissant des localités.
Après toutes ses tentatives de prendre la stratégique cité de Sake, l’ennemi a imposé une trêve injustifiée. Des observateurs sont persuadés qu’il s’agit de sa stratégique pour distraire et endormir l’armée avant de rebondir avec fracas pour autant qu’il reste au contrôle des collines qui surplombent cette entité, dernier verrou pour Goma.
Dans ce contexte, l’attitude de l’armée inquiète à son tour. Depuis le début de la guerre, les forces armées n’agissent qu’en contre-offensive. Elles attendent toujours que le M23 attaque en premier pour répliquer. Pourtant, à des instants de trêve, les FARDC devraient lancer des attaques simultanées pour déstabiliser les assaillants et s’assurer que certaines localités sont reconquises.
Mais, en un mot comme en mille, que les armes se taisent sans raison, cela est inquiétant. Sauf si cela fait partie d’une démarche politique et diplomatique en cours qui conduira à un dialogue entre les 2 parties et qui exige que le M23 montre sa bonne foi.
Charles Mapinduzi