Doit-on dialoguer ou pas avec le M23, ce groupe armé déjà considéré comme terroriste par les autorités congolaises ? La question reste entière.
À Kinshasa, les officiels ont déjà tranché : il n’est pas question de se mettre sur une même table avec la rébellion, sauf si celle-ci décide de se retirer librement de tous les territoires qu’elle occupe sur le sol congolais.
Cependant, le monde ne voit pas ainsi les faits et pense que la seule voie raisonnable de sortie de crise est le dialogue entre les belligérants.
L’Union européenne a encore insisté sur le fait que la voie militaire ne résoudrait pas le problème.
« Il n’y a pas de solution militaire à cette crise : seul un dialogue politique inclusif peut s’attaquer à ses causes profondes de l’insécurité et de l’instabilité, la mise en œuvre complète des décisions prises dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi », dit-elle, tout en condamnant les « discours de haine et de xénophobie qui rappellent les pires pages de l’histoire de la région ».
Face à cette position non équivoque de l’UE, Félix Tshisekedi est donc dans un dilemme, lui qui ne sait s’il faut s’obstiner à marcher selon ce qu’il entend ou se courber aux fortes demandes de la Communauté internationale qui le pousse aux négociations.
Dans sa récente conférence de presse à Kinshasa, le président congolais prévenait que si négociations il y avait, il ne le ferait qu’avec Paul Kagame qu’il considère comme le vrai patron du M23.
Mais là encore, le mardi 27 février dernier à Luanda (Angola) où il a séjourné, il a exigé que les rebelles se retirent d’abord du territoire congolais et acceptent d’être cantonnés.
En attendant, des pans entiers du territoire national sont entre les mains des assaillants. Depuis plus de 2 ans, l’armée congolaise tente de les déloger mais les efforts n’ont toujours pas encore payé.
Charles Mapinduzi
