Félix Tshisekedi refuse de tirer des leçons du passé. Lui qui affirmait qu’il ne reprendrait plus les erreurs déjà commises, est en train de plonger direct dans les mêmes travers. L’histoire ne le renseigne-t-il donc pas?
Le M23 qui secoue actuellement le pays, battu par Kabila en 2013 et dont les vaincus étaient contraints à l’exil au Rwanda et en Ouganda, ont été ressuscités en 2019 par Félix Tshisekedi.
Invités par le chef de l’Etat, ces derniers avaient alors passé 14 mois dans des hôtels luxueux de la capitale, logés et nourris par le régime en place jusqu’à ce qu’ils aient décidé de reprendre les armes parce que Kinshasa n’avait pas accédé à leur cahier des charges. De ces jours, ils sont devenus une vraie épine sous le pied du gouvernement de la République.
Malheureusement, cela n’a pas suffi pour attirer l’attention du chef de l’État qui, en 2022, à Nairobi, au Kenya, il a pris langue avec les milices locales congolaises dont les très cruelles CODECO qui sont actives en Ituri.
A la même période, après les pourparlers de Nairobi, ces derniers sont rentrés dans leurs villages où ils sont devenus plus monstrueux qu’ils l’étaient au départ. Ainsi ont-ils intensifié des attaques ciblées contre des sites des déplacés, des maisons incendiées, des personnes enlevées puis parfois enterrées vivantes. Dans l’Est, leur mode opératoire est aussi cruel que celui des djihadistes ADF.
Cependant, en avril dernier, Félix Tshisekedi les a de nouveau invités à Kinshasa au côté d’autres animateurs des groupes armés. Là encore, ils ont été logés, nourris avant de rentrer avec des moyens importants débloqués pour le circonstance.
D’ailleurs, les milices de l’Ituri sont rentrées accompagnées de Jean-Pierre Bemba, ministre congolais de la Défense. Sous sa supervision, à Bunia, ces groupes armés ont signé un énième acte d’engagement à cesser les hostilités et à participer au retour de la paix dans la contrée.
Mais, nombreux analystes craignaient que ce soit encore du bluff pour soutirer des fonds du gouvernement, car les mêmes démarches ont plusieurs fois déjà été tentées mais n’ont jamais donné des résultats voulus. Et, la crainte exprimée était effectivement légitime.
Car, le samedi 11 mai dernier, 17 Congolais ont été enlevés par les CODECO à Tchangana, un village du secteur de Banyali-Kilo, en territoire de Djugu (Ituri).
Des informations parvenues à Partisan-rdc.net recueillies auprès d’un acteur politique de la place indiquent que tous ces civils dont un chef coutumier ont été exécutés le dimanche 12 mai. Des sources gouvernementales ne se sont pas encore prononcées sur le dossier mais plusieurs échos témoignent que les victimes ont été abattues par les assaillants.
Où va-t-on donc? Là où des appels sont pressants afin que les autorités combattent ces milices, Kinshasa a choisi de passer par des méthodes politiques qui ont pourtant déjà montré leurs limites. En quelque 2 semaines seulement, en dépit du fait que la CODECO a été reçue par le président congolais, celle-ci a sapé tous les efforts mis en œuvre.
Charles Mapinduzi
