Face au silence assourdissant des autorités congolaises, l’Ituri poursuit sa descente aux enfers. Minée par des milices locales et étrangères, la région est devenue un vrai terrain d’exactions sanglantes autant que le Nord-Kivu.
Pourtant, l’état de siège y est toujours en vigueur depuis le 6 mai 2021. Il y a peu, le gouverneur militaire, le général Luboya Nkashama, a même affirmé que son travail avait atteint au moins 60% pour ce qui est de la restauration de la paix.
Mais, l’activisme des milices continue de prouver le contraire. Il y a peu, le dimanche 12 mai dernier, en territoire de Djugu, la milice locale CODECO qui revient pourtant de Kinshasa sur demande de Félix Tshisekedi, a exécuté 17 otages qu’elle venait d’enlever la veille.
Il s’agissait essentiellement des civils dont un chef coutumier qui n’ont rien à faire avec la guerre, des civils sans défense qui sont tombés dans leur maille.
Le lendemain, le lundi 13 mai, ce sont les djihadistes ADF qui, à leur tour, vers 19h locales, se sont attaqués au village Ndimo, en territoire d’Irumu, dans la même province. Ici, ils ont également exécuté 11 citoyens dont 6 femmes, 4 hommes et un bébé, rapportent des sources sur place contactées par Partisan-rdc.net.
« Onze civils tués et 5 maisons incendiées par les ADF après le passage de l’administrateur du territoire d’Irumu. La population est rouge de colère et entend enterrer ces civils après le retour, sur place, de l’administrateur, le colonel Siro Nsimba », explique l’ONGDH CRDH.
Le village Ndimo qui a été ciblé est situé en chefferie de Walese Vonkutu, dans le groupement Bandavilemba. Cette région est constamment le théâtre des tueries de ces terroristes qui opèrent également à Beni (Nord-Kivu).
Les ADF et les CODECO sont les 2 groupes armés considérés comme les plus cruels de la République. Sans raison, ils s’en prennent aux civils dans des villages qu’ils incendient par la suite.
Plusieurs démarches militaires ou politiques ont déjà été menées pour mettre hors d’état de nuire ces tueurs à gage mais les résultats ne sont jamais là. L’Ituri et le Nord-Kivu sont ainsi les 2 entités qui en pâtissent depuis des années.
Charles Mapinduzi
