Dialoguera? Dialoguera pas? Mystère. Le régime de Kinshasa continue de camper à sa position de ne jamais négocier avec le M23. Malheureusement, sur le terrain, rien ne se fait, l’armée congolaise continue d’observer un cessez-le-feu illimité alors que les rebelles contrôlent toujours 2 territoires du Nord-Kivu.
Face à l’incapacité du gouvernement congolais à réimposer son autorité dans ces entités, le monde appelle au dialogue avec les assaillants afin de mettre fin au conflit. Les USA, l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine, tous sont d’avis que la résolution pacifique est la voix la mieux indiquée.
Cependant, pour le régime de Kinshasa, il ne sera jamais question de se retrouver sur une même table avec « des terroristes ». Mais, que deviennent donc les déplacés de guerre qui crèvent de faim, meurent des maladies faute de soins, qui traversent des conditions inhumaines dans des sites près de Goma?
Que deviennent également les entités asphyxiées du Nord-Kivu dont la situation économique est alarmante? Que deviennent les Congolais qui sont sous le joug des rebelles à Rutshuru, Kiwanja, Bunagana, Masisi, Kitsanga et ailleurs ?
Partant de ce qui précède, une solution est à envisager, quel qu’en soit le prix. C’est dans cette optique que la Belgique insiste sur la nécessité de confronter les 2 belligérants autour d’une même table. Allusion faite sans aucun doute aux processus de paix de Nairobi et de Luanda qui sont toujours au point mort.
Pour l’ambassadrice belge en RDC, il n’y aura pas de solution militaire à la guerre du M23.
« Je voudrais rassurer, il n’est absolument pas question de toucher aux frontières de la RDC. Quand on appelle à la discussion et à la médiation, c’est parce qu’il n’y aura pas de solution militaire à ce conflit. Il faut se mettre autour d’une même table. Il faut trouver une façon de rappeler à l’ordre et de comprendre qu’on ne peut ni envoyer des troupes dans un autre pays, ni soutenir des rébellions dans un pays voisin », a-t-elle dit vendredi 19 avril à Goma.
Rappelons-le, les démarches politiques de Nairobi et de Luanda sont en panne. Ils étaient sensés travailler sur la question pour stopper les violences imposée par le M23. Ces jours, ce sont les présidents angolais et mauritanien qui sont à la manœuvre pour tenter de désamorcer la bombe mais les signaux demeurent jusqu’ici au rouge.
Charles Mapinduzi