Le Congo, scandale géologique au coeur de l’Afrique, est bon à rien. Décidément. Dans un classement de Global Finance, magazine américain connu pour ses classements laborieux de meilleures institutions financières du monde, le pays de Lumumba a été révélé comme étant le 4e pays le plus pauvre dans le monde.
Le magazine américain est parti du PIB par habitant de chaque pays, en se basant par ailleurs sur les données macroéconomiques du Fonds monétaire international (FMI).
Et, comme le relaie finance-cd.com, « même si le PIB par habitant est souvent considéré comme la mesure standard pour mesurer la richesse des nations, il a été compensé par les différences de coût de la vie et de taux d’inflation, en utilisant, non pas le dollar constant, mais le dollar en parité de pouvoir d’achat. Ce qui permet de mieux évaluer le pouvoir d’achat d’un d’individu dans un pays donné ».
Dans son rapport, Global Finance n’a pas épinglé une seule cause à la base de la pauvreté des États mais a avancé que « des gouvernements corrompus peuvent transformer une nation très riche en une nation pauvre. Il en va de même pour une histoire de colonisation exploiteuse, de faiblesse de l’Etat de droit, de guerre et de troubles sociaux, de conditions climatiques difficiles ou des voisins hostiles et agressifs. Les faiblesses s’aggravent : un pays endetté ne sera pas en mesure de se permettre de bonnes écoles et une main-d’œuvre peu instruite limitera les capacités », mentionne le magazine américain.
Un tableau qui peint, ni plus ni moins la situation congolaise. D’une part, depuis des lustres, tels des prédateurs engagés comme des mercenaires, les dirigeants s’abattent sur les richesses du pays qu’ils dévalisent de tout son revenu qu’ils précipitent dans des paradis fiscaux à l’étranger.
La corruption, les détournements, le gré à gré, tout cela a handicapé la bonne marche de l’Etat qui peine à se révéler. Pendant ce temps, là où les détenteurs du pouvoir comptabilisent leurs avoirs en millions de dollars américains, le peuple crie misère. Des populations vivent avec moins d’un dollar par jour dans l’indifférence totale des gouvernants. Sur plus de 100 millions d’habitants, il est difficile de trouver 10% des citoyens capables de nouer les 2 bouts du mois, les ressources du pays profitant à une minorité au détriment de la plupart.
Dans la foulée, la RDC fait face aux appétits gloutons de ses voisins qui profitent de l’absence de gouvernance au Congo pour se servir sur le sol congolais. A travers des guerres injustes qui ne finissent jamais, ces États pillent en toute aise les matières premières du Congo pour développer chez eux. Cas du Rwanda qui, de ces jours, a réactivé le M23. Cette rébellion facilite le bradage des ressources minières congolaises depuis 2021.
Tous ces facteurs font qu’aujourd’hui, inéluctablement, la RDC se retrouve en bas de page, dans le top cinq de pays les plus pauvres au monde. En effet, le classement de Global Finance présente ces pays comme les 10 les pauvres du monde selon l’ordre décroissant : le Yémen (1.996 USD par habitant), Madagascar (1.979 USD), Liberia (1.882 USD), Malawi (1.712 USD), Niger (1.675 USD), Mozambique (1.649 USD), RDC (1.552 USD), RCA (1.123 USD), Burundi (916 USD), et Soudan du Sud (455 USD).
« Malgré sa multitude de richesses minières, son étendue et l’immensité de ses terres arables, et à cause d’une gouvernance à la fois ubuesque et prédatrice en près de 64 ans d’indépendance, la RDC occupe donc avec arrogance la place de quatrième pays le plus pauvre du monde, dépassé même par des non-états comme la Somalie et le Yémen », regrette finance-cd.com.
Charles Mapinduzi