Le géant endormi au cœur de l’Afrique continue de patauger, incapable de se relever de ses cendres, plus de 60 ans après son accession à la souveraineté nationale et internationale. Mais, tout porte à croire qu’il est malade de ses propres dirigeants qui, au lieu de le soigner, le saignent en blanc telle une vache laitière.
L’insécurité bat son plein dans l’est, la crise économique aiguë va galopant, les infrastructures sont quasi inexistantes, les agents de l’Etat croupissent dans la misère suite à un salaire dérisoire. Bref, la situation est alarmante sur quasiment tous les plans et le pays est digne d’un État aux soins intensifs. Malheureusement, dans une passivité et insouciance qui ne disent pas leur nom.
Il y a peu, par la bouche de son propre président, la République démocratique du Congo a été présentée comme un pays déjà mort, une nation difficile à ramener à la vie. Et, dans son homélie papale le weekend dernier, le cardinal de Kinshasa a abondé dans le même le sens.
Au regard de la situation dans laquelle le Congo se trouve, Fridolin Ambongo considère la RDC comme un État malade dans un état comateux. Et, sans se cacher, le prélat catholique charge les dirigeants congolais qui sont complaisants vis-à-vis des faits.
« Une bonne partie de notre pays est déjà occupée dans l’est. Pendant que nous tenons des discours, les autres occupent notre pays. Ils sont en train de venir, nous tenons des discours ici comme si tout allait bien; ils avancent. Nous sommes aujourd’hui constitués en esclaves dans notre pays, particulièrement à Kinshasa. Ce ne sont plus les Congolais qui ont le contrôle de l’économie (…). C’est avec la complicité des autorités de notre pays. Notre pays est aujourd’hui un grand malade dans un état presque comateux », a-t-il lâché.
La déception est trop grande du fait que l’espoir a été suscité par l’avènement de l’UDPS au pouvoir. Ce parti a combattu tous les régimes en se targuant d’être la solution aux problèmes existentiels du pays.
Cependant, plus de 5 ans après l’arrivée de Félix Tshisekedi à la tête du pays, c’est la désillusion. Même ce qui avançait bien qu’en trébuchant sous Kabila fils ne peut plus se relever : la partie orientale est envahie par une rébellion étrangère, les militaires congolais vivent dans la précarité la plus totale, l’aviation congolaise est totalement tombée en faillite, etc.
Pour une certaine opinion, si la RDC était malade sous l’ancien régime, elle est aujourd’hui morte sous Félix Tshisekedi. Et, à moins que les dirigeants prennent conscience, disent-ils, le Congo risque de disparaitre en tant qu’Etat.
Charles Mapinduzi
