Face à la progression de l’ennemi M23 sur le terrain, l’appareil sécuritaire du pays s’est réuni le lundi 5 février dernier autour de Félix Tshisekedi pour tabler sur des mesures à prendre pour éviter que Goma (Nord-Kivu) passe entre les mains des envahisseurs.
A en croire Jean-Pierre Bemba, « tout est mis en œuvre pour la défense de Goma et pour que toutes les différentes localités qui sont occupées par les forces rwandaises soient récupérées » par les soldats loyalistes.
Par ailleurs, dans un contexte où la réponse à la crise tarde et que l’ennemi est parvenu à s’emparer d’autres localités, les autorités congolaises soupçonnent une main noire qui amenuise les efforts mis en œuvre.
Pour elles, les traîtres se cachent parmi les services de sécurité; il faut les dénicher et les abattre pour donner une nouvelle chance aux opérations en cours dans l’Est : « Le Conseil supérieur de la défense a demandé au commandant suprême et chef de l’Etat de pouvoir lever le moratoire sur la peine capitale en ce qui concerne les questions de traîtrise au sein des forces de défense et de sécurité« , a mentionné le ministre congolais de la défense.
Légitimement, un traître ne mérite pas de vivre, surtout dans un contexte où l’insécurité en RDC a coûté la vie à plus de 15 millions de Congolais ces 2 dernières décennies.
Au Nord-Kivu, depuis la résurgence du M23, des centaines de Congolais ont péri, des milliers d’autres ont fui leurs villages et vivent dans des conditions inimaginables dans des sites des déplacés autour de Goma. D’autres encore qui ne savent à quel saint se vouer demeurent dans le joug ennemi dans les territoires de Rutshuru, Masisi ou même Nyirangongo.
Au regard de ces conditions, tout citoyen épris d’humanisme serait aussitôt tenté d’exiger une exécution sommaire de ces Congolais qui ont choisi le camp ennemi pour combattre la République dans les coulisses.
Cependant, la question qui taraude les esprits des internautes tourne autour de vrais coupables à abattre dans ce régime Tshisekedi où les traîtres sont souvent pris pour des innocents et des innocents pour des traîtres.
Par exemple, les uns ont ressuscité le M23 qui était déjà défait depuis 10 ans; d’autres sont impliqués dans les détournements des fonds destinés aux opérations militaires et d’autres encore vendent les plans de guerre à l’agresseur.
« S’il faut parler des traîtres qui nous empêchent de venir à bout de l’ennemi, les premiers à pendre sont dans les institutions comme animateurs principaux. En ressuscitant le M23 jusqu’à loger ses animateurs à Kinshasa pendant plus de 10 mois ce n’est pas moins qu’une trahison. Affaiblir les FARDC en faveur des armées étrangères et des voleurs des vaches dans des fermes (miliciens) ce n’est pas moins qu’une trahison. Voyons les causes et non les conséquences. Ces militaires qui meurent au front sont autant victimes que les populations civiles, de la traîtrise des politiques congolais« , réagit un internaute congolais basé au Nord-Kivu.
En parlant des traîtres au sein des services de sécurité, les regards sont aussitôt tournés vers les hommes en uniforme qui, généralement, se sacrifient pour la protection du pays alors que les vrais commanditaires roulent carrosse dans les villes.
Il y a peu, des généraux et d’autres officiers FARDC ont successivement été arrêtés, car soupçonnés de collaborer avec l’ennemi. Cependant, jusqu’à ces jours, des faits palpables de leur implication n’ont jamais été démontré.
En ressuscitant la peine de mort, on craint que les vrais coupables s’en sortent mais que les innocents périssent suite à une justice à double vitesse.
Charles Mapinduzi
