Vendredi 8 septembre dernier, le journaliste Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint du média en ligne Actualité.cd et correspondant du magazine Jeune Afrique a été arrêté et est détenu par les services de sécurité qui entendent l’auditionner, à en croire des informations recueillies.
Jusqu’ici, rien ne filtre au sujet des griefs qui pèsent sur le chevalier de la plume et du micro. Toutefois, tout porte à croire que Stanis est victime de son métier de journaliste, lui que de nombreux internautes appellent affectueusement « information certifiée ».
Mais, avant que même la justice n’éclaire l’opinion, le confrère est au coeur d’une véritable campagne de sape sur les médias sociaux. Sans gants, des Tshisekedistes lui règlent des comptes et l’accusent à tort ou à raison, d’être responsable de la fuite d’une note de l’ANR en rapport avec des confidences sur l’assassinat de Chérubin Okende.
Peu avant cette arrestation, le journaliste Peter Tiani de TV Perfect a également été arrêté le 18 août dernier avant d’être relâché quelques temps plus tard. Pas seulement lui. La fondatrice du média Yabisonews a aussi alerté sur des menaces que des Tshisekedistes font peser sur elle. Après avoir été brutalisée et blessée, Elysée Odia a indiqué que ces proches du pouvoir menaçaient de la violer et de la tuer, parce que, disent-ils, elle critique Félix Tshisekedi.
On se souvient également que de nombreux autres confrères ont été brutalisés et même interpellés au cours des manifestations qui ont eu lieu à travers le pays ces dernières années.
Pourtant, aux premières années de sa présidence, Félix Tshisekedi a promis que son régime veillerait aux droits des professionnels des médias. Puis, il a tranché que personne ne devrait être arrêté pour avoir critiqué le chef de l’État, parce que ce dernier n’était pas Dieu le Père, disait-il.
Mais, à l’approche de la présidentielle, le climat fait peur. D’une part, suite à leur métier, des journalistes sont visés par la justice. D’autre part, ils sont ciblés par des partisans du régime. Ainsi, le journalisme devient-il un métier risquant en RDC, s’interroge-t-on.
Charles Mapinduzi
