Ni les dénonciations de la presse congolaise et étrangère, ni les pressions des chancelleries occidentales ou encore d’acteurs politiques nationaux n’auront réussi à dissuader le régime de Kinshasa à arrêter ses démarches judiciaires contre Stanis Bujakera.
Le correspondant de Jeune Afrique a finalement été conduit à la prison de Makala le jeudi 14 septembre dernier. Son sort n’est pas encore connu mais en arriver là présage un avenir incertain pour ce professionnel des médias.
Dans l’opinion, nombreux sont ceux qui sont persuadés que la stratégie consiste à taire toute voix discordante qui gênerait le régime, surtout à ce moment où le pays se dirige aux élections.
Avec son travail impartial où Stanis Bujakera n’a pas mordu à l’hameçon comme ces hommes de la presse qui ont perdu leur crédibilité en chantant la gloire du régime, sans citer le fait que ce journaliste à Jeune Afrique sortait souvent les secrets du palais grâce à ses contacts diversifiés, tout ne pouvait que concourir à son arrestation par le régime de Kinshasa qui digère mal ceux qui critiquent la gouvernance Tshisekedi.
Stanis Bujakera passe ainsi pour un vrai sacrifice dont se sert le pouvoir en place pour intimider et terroriser les journalistes et les éconduire dans leur travail de relayer la vérité.
« Le message est clair : tout journaliste doit faire du djalelo, sinon, c’est le gnouf. On vient d’y mettre Stanis malgré tous les bruits et autres trucs de droit de l’homme. On s’en cogne. Osez aussi dire la vérité ou bien faire bien votre travail de journaliste. Vous irez en taule », commente un journaliste congolais, avant qu’un autre ne renchérisse :
« L’idée est de le sacrifier et d’intimider tous les journalistes. C’est fait à dessein », dit-il.
Le pays fait peur. Et les arrestations pourraient se multiplient dans les jours à venir au regard du contexte électoral difficile qui approche. Que les journalistes soient parmi les personnes ciblées par le régime Tshisekedi, cela inquiète et fait penser aux beaux vieux temps du régime Mobutu, soutiennent déjà nombreux analystes
Charles Mapinduzi
