La journée risque d’être de nouveau très longue en ville de Goma (Nord-Kivu) ce lundi 18 septembre. En cause, d’imprévisbles incompréhensions s’installent entre autorités administratives et certains civils.
D’une part, les groupes de pression, les mouvements citoyens et la secte Wazalendo ont appelé à une manifestation ce lundi pour exiger notamment que les rescapés de la répression du 30 août dernier qui avaient été arrêtés puissent être relâchés. Et aussi, manifester pour exiger que justice soit rendue aux victimes tombées les même jour.
A cette demande, les autorités locales ont été non équivoques. Le maire a répondu à ce groupe qu’aucune manifestation n’était autorisée, surtout à cette période où la province est sous état de siège et que la situation sécuritaire dans la contrée est alarmante. L’autorité urbaine a rappelé à ces manifestants que déposer un mémorandum auprès des dirigeants n’exigeait pas nécessairement une marche.
Mais, en dépit de cette interdiction, ces groupes de pression et mouvements citoyens ont tenu à déferler dans les rues de la ville, coûte que coûte. Puis, dans leur lettre, ces derniers ont conditionné l’enterrement des victimes du carnage par la libération de ces rescapés qui sont en prison.
Cependant, de façon unilatérale selon ce que rapportent des sources proches du dossier, le gouvernement du Nord-Kivu a annoncé l’enterrement des civils tués ce même lundi 18 septembre, jour fixé pour la manifestation. Ce qui exacerbe le ping-pong qui s’est déjà installé entre les 2 camps.
A ce sujet, les adeptes de la secte Wazalendo semblent catégoriques. Ils menacent d’organiser une méga-manifestation pour s’opposer de la plus belle des manières à cette décision des autorités. Des attitudes qui rendent la journée très incertaine.
En ville de Goma, personne n’ignore souvent comment finissent les manifestations publiques. Quand bien même annoncées pacifiques, nombreuses d’entre elles chutent par des morts d’hommes, des blessés ou encore des destructions méchantes. À ce temps où le choc provoqué par le carnage du 30 août est encore sec, il y a donc lieu de craindre le pire, à moins que les 2 parties acceptent de trouver un terrain d’entente pour éviter au Nord-Kivu un nouveau bain de sang.
Charles Mapinduzi