Tous 2 sont porte-paroles d’acteurs majeurs dans la vie politique congolaise. Sauf qu’ils émettent sur des ondes diamétralement opposées. Si Tina Salama est la bouche de Félix Tshisekedi, Olivier Kamitatu, lui, parle pour l’opposant Moïse Katumbi.
Depuis que l’ex-gouverneur du Katanga a décidé de quitter l’Union sacrée et de rejoindre l’opposition, les 2 camps ne se font plus de cadeaux. Ils se traquent comme dans des films américains contre le Vietnam.
Surtout à cette période pré-électorale où chacun veut tirer tous les avantages de son côté, tous les coups sont permis jusqu’à ceux d’en dessous de la ceinture.
La guerre qui oppose les 2 porte-paroles tourne autour du programme dit de 145 territoires lancé par Félix Tshisekedi depuis 2021 et que le chef de l’Etat a annoncé comme salvateur pour sortir les Congolais de la pauvreté et engager la RDC sur la voie du développement.
Le programme est initialement de 3 ans, soit de 2021 en 2023. Cependant, alors que Tshisekedi est fin mandat, le projet semble marcher à tâtons et nombreux ouvrages ne sont toujours pas remis.
Olivier Kamitatu considère le programme comme un échec et y voit un naufrage honteux du régime.
« Le fameux PDL-146 qui fait la fierté du régime est un échec patent. Sur 1.210 écoles prévues, moins de 300 seront livrées. Sur 788 centres de santé, moins de 100. Pire, sur 38.000 kms de route de desserte agricole, rien. Ne parlons pas des autres composantes. Honteux naufrage », écrit l’opposant.
Mais, l’attaque n’est pas passée sans faire des secousses au sein de la Cour présidentielle. Très vite, Tina Salama, porte-parole du chef de l’Etat a réagi coup sur coup à Kamitatu.
« Ce serait une analyse tronquée et hasardeuse que de faire une évaluation finale d’un programme prévu pour 3 ans après une année seulement de mise en œuvre effective. Vous avez donc oublié les principes d’implémentation d’un programme ? Étonnant pour un ancien ministre du plan », lance-t-elle.
Rappelons-le, en lançant le PDL-145, Félix Tshisekedi s’assurait de changer la donne alors que son bilan restait largement critiqué. Évalué à plus d’un milliard de dollars, le projet devrait s’impliquer dans la réhabilitation des routes, des bureaux administratifs dans les entités décentralisées, etc.
Cependant, près de 2 ans après, seuls quelques ouvrages ont été inaugurés alors que le gros reste toujours à faire.
Charles Mapinduzi