Félix Tshisekedi et ses partisans sont désormais attendus au tournant. L’intention du régime de modifier, voir écrire une nouvelle constitution congolaise, ne passe nullement dans l’opinion qui considère cela comme une véritable provocation.
Après être arrivé au pouvoir en janvier 2019 grâce à un « compromis à l’africaine », s’il faut emprunter les concepts de l’ex-ministre français Jean Yves Le Driant, entre lui et Joseph Kabila puis à l’issue d’une nouvelle élection émaillée de fraude massive en décembre 2023, Félix Tshisekedi pense déjà à l’après 2028.
Constitutionnellement, il est limité. A la fin de son second quinquennat, il devra faire les valises et passer le relai. A stade, en dépit de la gouvernance à double vitesse du pouvoir en place, l’opposition congolaise l’accepte.
Mais, là où le bas blesse, c’est cette intention du dirigeant congolais à modifier la loi fondamentale qu’il a d’ailleurs accusée de bloquer la sortie du gouvernement. Devant la diaspora congolaise, Félix Tshisekedi a clairement indiqué que la constitution congolaise issue d’une période post-conflit devrait être actualisée.
De quoi a-t-il voulu parler? Quoi, au sein de cette loi des lois fâche-t-il, si déjà la plupart de ses clauses ne sont même pas respectées par les dirigeants, depuis même Joseph Kabila?
A en croire des sources à l’intérieur du palais, il s’agit plutôt d’une démarche pour toucher aux articles verrouillés, notamment celui qui délimite les mandats présidentiels à 2. Le chef de l’État congolais veut profiter de son écrasante majorité parlementaire pour aller au delà des délais constitutionnels.
Il est persuadé qu’il a toutes les clés pour y parvenir, sachant que des millions de dollars américains feraient l’affaire comme ils l’ont fait lors du basculement de la majorité parlementaire du FCC vers l’Union sacrée. Les tenants du régime veulent ainsi se servir de ces députés achetables pour que Tshisekedi soit éligible en 2028 et que le mandat passe désormais de 5 à 7 ans renouvelables.
Et, c’est ici où Seth Kikuni est irrité. L’opposant ne digère pas que Félix Tshisekedi qui ne parvient déjà pas à respecter la constitution, pense à la modifier.
Il prévient que tous les stratagèmes du régime à s’accrocher au pouvoir sont d’ores et déjà voués à l’échec. Si le président actuel veut rester après 2028, dit-il, il devra d’abord tuer tous les Congolais.
« Félix Tshisekedi veut modifier la constitution, une constitution que lui-même ne respecte pas. Si Félix Tshisekedi veut s’éterniser au pouvoir, il devra d’abord marcher sur nos cadavres. Ce pays ne lui appartient pas », écrit-il sur X.
Il faut noter que depuis que Kinshasa a clairement exprimé son intention de modifier la loi fondamentale, l’opposition promet de tout faire pour barrer la route à ces velléités. Elle met en garde le président congolais en lui rappelant que la constitution devrait rester intacte.
Charles Mapinduzi
