Dans les sites des déplacés autour de Goma (Nord-Kivu), les Congolais qui ont fui l’agression du M23 dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyirangongo ne savent plus à quel saint se vouer. Ces derniers sont abandonnés à leur sort et le peu d’aide humanitaire leur fournie ne suffit pas pour assouvir leur faim, leur soif ni même leur besoin de se couvrir.
Ces conditions humanitaires difficiles sont décriées par les organisations de la société civile, y compris des mouvements citoyens qui en appellent à une prompte intervention des autorités congolaises. Par exemple, les abris de fortune se délabrent au fil du temps, ce qui accentue leur degré de vulnérabilité.
A en croire des données fournies par le comité des déplacés du site de Kanyarucinya, plus de 700 Congolais sont morts depuis juin 2022 suite aux maladies, aux intempéries, à la faim, au manque de soins, à l’absence de l’eau et aux conditions générales très déplorables dans lesquelles ils vivent.
« Depuis notre arrivée le 26 juin 2022, nous avons enregistré 770 morts. Ils sont décédés de la rougeole, du choléra, de la malaria à cause de mauvaise conditions dans des écoles et des accidents de circulation. Ici, nous souffrons et mourons beaucoup », indique Théo Museruka du comité des déplacés de Kanyarucinya.
Il faut préciser que plus de 50 mille ménages sont hébergés dans le seul site de Kanyarucinya. A part ces camps, d’autres sont ceux de Don Bosco et Bulengo, autour de Goma où la vie de ces déplacés est misérable.
Depuis la prise de Bunagana le 13 juin 2022 par le M23 puis la conquête de plusieurs autres entités dont les cités de Kiwanja, Rutshuru-centre et même une importante partie de Masisi, plusieurs habitants se sont réfugiés autour de Goma.
Malheureusement, étant donné l’économie asphyxiée par cette guerre d’agression, la situation n’arrête d’empirer. L’aide humanitaire aux déplacés a sensiblement diminué ces derniers jours.
Charles Mapinduzi