Même si ce jeudi 12 octobre, une accalmie apparente s’observe sur plusieurs fronts, de jeunes résistants dits Wazalendo continuent de débarrasser plusieurs localités du M23. Jusqu’ici, la quasi-totalité du territoire de Masisi a été libérée. Puis, ces combattants ont annoncé qu’ils entamaient la reconquête de Rutshuru, plus grand bastion de la rébellion.
Dans les faits, la peur a changé de camp. Le M23 qui se vantait d’être évincible ne sait plus à quel saint se vouer. Bernard Bisimwa, président de la rébellion a même affirmé que son groupe n’était plus à Masisi, contraint de se retirer suite à la pression inattendue des Wazalendo.
Mais, dans sa colère, le M23 ne cesse de s’abattre sur des civils innocents. En début de semaine, il a d’ailleurs massacré 7 civils en territoire de Rutshuru. Parmi ces civils, il y a des notables et des chefs des villages que la rébellion rwandaise accuse de soutenir les Wazalendo.
Puis, des Rwandophones vivant à Texas, aux USA, ont écrit à Félix Tshisekedi pour l’alerter au sujet d’autres pratiques obscènes. Alors que les résistants avancent, le M23 se camoufle au sein de la population, se sert des déplacés comme bouclier humain ou encore l’oblige à porter des fardeaux
« Nous vous présentons nos sincères préoccupations face à la situation très critique à laquelle fait face la population située dans une localité de Bwiza. Cette population en zone rouge est composée majoritairement par les déplacés en provenance des localités environnantes qui ont fui les affrontements qui opposent les milices locales contre le M23/RDF. Le M23 utilise cette population surtout dans les travaux de transport de leurs vivres, bois de chauffage, armés et munitions. Cette population n’est pas là par sa volonté, par contre, elle est servie en guise d’un bouclier humain des terroristes », mentionnent-ils dans une lettre à Félix Tshisekedi, consultée par Partisan-rdc.net.
Une accalmie apparente s’observe sur le terrain des affrontements ce jeudi 12 octobre. Toutefois, ces jeunes disent être déterminés à chasser hors des frontières nationales le M23.
Pendant ce temps, les rebelles continuent d’exiger un dialogue avec Kinshasa. Mais, Tshisekedi est catégorique. Il dit qu’il n’en sera jamais question, considérant cette rébellion comme terroriste et non congolaise.
Charles Mapinduzi