Bel exploit des armées congolaise et ougandaise engagées contre les terroristes ADF en région de Beni (Nord-Kivu) et de l’Ituri. Si les djihadistes ont accentué leurs incursions contre des villages ces derniers jours, tuant, pillant, incendiant et enlevant des civils, les FARDC et l’UPDF affirment qu’elles n’ont pas baissé la garde dans leur tentative de réimposer la paix dans la région.
Le matin de ce jeudi 2 mai, l’armée congolaise a fait une bonne annonce. En effet, elle a réussi à arracher 11 civils des mains des assaillants.
D’abord, en pleine opération de traque dans l’avant-midi du mercredi 1 mai, dans la localité de Mayi-safi, sur la route Eringeti-Kainama, en territoire de Beni, le 3402e régiment des FARDC a fait libérer 2 jeunes femmes prises en otage par les ADF. Ceci, après quelques échanges de tirs entre les 2 camps.
Puis, vers 16h30 du même jour, la coalition FARDC-UPDF a sauvé 5 autres personnes qui étaient tombées, avec leur voiture, dans une embuscade de ces islamistes sur la route Eringeti-Kainama, dans la localité de Bunake.
« Si tous les 5 passagers du véhicule ont eu la vie sauve grâce à l’intervention prompte de la coalition, leur véhicule a été, par contre, brûlé par les djihadistes qui ont pris la fuite vers la forêt Tingwe », a relayé le capitaine Antony Mualushayi, porte-parole des opérations militaires Sokola 1 Nord-Kivu.
Par ailleurs, vers 20h du même mercredi, les FARDC ont réussi à libérer 4 autres filles enlevées par les terroristes. La libération a eu lieu près du village Elake située sur la rive gauche de la rivière Ituri, en chefferie de Babila Bakwanza.
Un peu plus à quelques kms, dans la localité de Kilibo, dans le secteur de Beni-Mbau, la population a facilité l’arrestation d’un combattant Maï-Maï impliqué dans des exactions et des tueries des civils. Celui-ci faisait partie d’un groupe armé dirigé par un certain Angélus qui est également supplétif des ADF.
Rappelons-le, c’est depuis octobre 2014 que Beni est à feu et à sang. D’origine ougandaise, les ADF se sont enracinés dans la région et, au lieu de combattre le régime de Kampala comme c’était leur objectif depuis la fin des années 80, ils se sont déjà transformés en un mouvement terroriste.
D’ailleurs, après l’arrestation de leur chef suprême, Jamil Mukulu, Musa Baluku qui l’a remplacé, a totalement islamisé le mouvement puis a fait allégeance à l’Etat islamique.
Ces jours, il ne s’agit plus de viser un quelconque pouvoir politique en Ouganda ni même au Congo mais de vouloir imposer le djihad en Afrique centrale, particulièrement dans cette contrée de la RDC.
Depuis 2014, l’ADF est responsable de plus de 15 mille morts dans les rangs des civils, sans compter plusieurs milliers de maisons, pharmacies et véhicules incendiés ou encore des personnes enlevées.
Depuis le 30 novembre 2021, les armées congolaise et ougandaise sont à leur traque mais le résultat voulu est encore loin d’être atteint, car les ADF sont restés nuisibles contre les populations.
Charles Mapinduzi