Félix Tshisekedi devrait faire face à 25 adversaires, à moins que l’opposition décide de se trouver un ticket commun pour l’affronter. Jusqu’ici, l’idée n’est pas à écarter, car, il y a peu, Seth Kikuni, une des figures de proue de l’opposition congolaise, affirmait sans ambages qu’une candidature commune se dégagerait.
Mais, le temps presse. Car, moins de 2 semaines seulement séparent le pays de la campagne électorale qui doit débuter le 19 novembre prochain. Si pour l’instant, les ambitieux à la présidentielle évoluent encore en ordre dispersé, nombre d’analystes estiment que seuls les opposants unis peuvent faire plier le président sortant, même si, pour Delly Sesanga, le candidat de l’Union sacrée sera inconditionnellement battu, même sans candidat commun de l’opposition.
Mais, où en est-on avec la démarche de ralliement ? Jusqu’ici, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, Matata Ponyo et même Denis Mukwege avaient déjà montré au monde l’idée de se liguer autour d’un objectif commun. En avril, sauf Mukwege, ils se sont réunis à Lubumbashi. Puis en mai dernier, ils ont organisé une grande manifestation politique dans la capitale congolaise.
Toutefois, jusqu’ici, rien n’a filtré au sujet d’un leader commun qui porterait l’étendard, même si nombreux d’entre eux n’excluent pas l’idée de faire cavalier ensemble.
D’après des informations relayées par le journal Jeune Afrique, l’ONG sud-africaine In Transformation Initiative (ITI) est aujourd’hui à la manœuvre et travaillerait à unir l’opposition congolaise. Et, elle n’est pas à sa première tentative.
Car, avant la présidentielle de décembre 2018, celle-ci avait réussi à réunir plusieurs leaders de l’opposition à Joseph Kabila, bien avant les assises de Genève qui avaient abouti à la désignation de Martin Fayulu comme candidat commun de l’opposition (Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe s’étant retirés pour faire cavalier seul).
Pour matérialiser son projet actuel, rapporte-t-on, l’ONG sud-africaine a même invité Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, Matata Ponyo et Delly Sesanga à prendre part à un dialogue préparatoire en prélude des élections à venir.
Jeune Afrique relaie qu’il devrait s’agir « d’explorer les possibilités de collaboration entre l’opposition », notamment la possibilité d’avoir à la fois un candidat commun et une plateforme électorale commune.
Une réunion dans ce sens est même annoncée en début de la semaine prochaine et devrait faire 3 jours pour trancher sur ce qui devrait suivre.
Il faut dire que sur les 25 candidats de l’opposition, nombreux ont exprimé leur souhait de voir les opposants se réunir pour battre la mouvance au pouvoir. Mais, avant cela, le bilan de Félix Tshisekedi le trahit déjà. Cinq ans après son avènement à la tête du pays, le fils du sphinx n’a pas pu changer la donne.
Nombreux Congolais vont jusqu’à affirmer que sa gouvernance est venue empirer ce qu’il y avait. Ainsi, face à un ticket commun de l’opposition, la plateforme Union sacrée risque de s’écrouler comme un château des cartes.
Charles Mapinduzi
