À Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la population augmente et de nouveaux buildings et routes continuent de sortir de terre au pied du volcan Nyirangogo. Il y a Vingt-deux ans, les coulées de lave de la dernière éruption ont envahi des parties de la ville, tuant plus de 100 personnes et laissant environ 100 000 sans-abris.
L’éruption de Nyiragongo a ravagé l’économie de la région, qui a reculé de 80 pour cent, déclare Kacho Karumu, directeur général de l’Observatoire volcanologique Goma (OVG).
Parmi les zones les plus dévastées figurent les quartiers de Majengo, de Murara et de Virunga, et une partie du centre-ville par laquelle les coulées de lave passaient avant de s’enfoncer dans le lac Kivu, formant une énorme boule de pierres de lave.
Aujourd’hui, Goma continue de rebondir. Des buildings flambant neuf et quelques hôtels sont construits directement sur des couches de pierres de lave fondues. Des routes ont été reconstruites, les travaux d’agrandissement de l’aéroport sont prêts à démarrer et la ville est devenue plus grande qu’avant l’éruption, avec une population de plus d’1 million de personnes.
Prise entre la lave et le désespoir depuis si longtemps, aujourd’hui Goma inspire chez tout un chacun un sentiment de fierté. Et pour cause, la ville se vêtit d’une nouvelle robe.
Secrétaire Général de l’UNC, Billy Kambale se laisse fasciner par la résilience dont fait preuve la population de Goma. «Cette ville n’a que 22 ans d’existence. L’ancienne ville de Goma était rasée par le volcan en 2001. La résilience de cette population est tout simplement incroyable», a-t-il déclaré.
Originaire du Nord-Kivu, cet acteur politique appelle les autres provinces à s’inspirer du «modèle de développement et de la conscience collective» des jeunes de Goma.
La pierre volcanique laissée par la catastrophe sert à la construction de routes et de ronds-points et coûte moins que la brique ou le ciment.
De nouvelles maisons, routes et stations-service ont été construites au lendemain de l’éruption de Nyiragongo en 2002. On voit ici les quartiers de Murara, de Virunga et de Majengo ainsi qu’une partie du centre-ville de Goma.
Munyerenkana Machozi, habitant de Goma depuis plus de 30 ans, tire fierté de la résurrection de la ville. Elle affirme que l’éruption de Nyiragongo a donné aux autorités et aux habitants de Goma l’élan pour vêtir la ville d’une nouvelle robe.
Malgré la satisfaction quant à la résurrection de leur ville, les habitants de Goma continuent à vivre sous la menace du majestueux Nyiragongo.
Gédéon ATIBU