Matata Ponyo était, ou mieux, devrait être à la barre le lundi dernier. Toutefois, l’ancien premier ministre qui avait pourtant été physiquement présent à la précédente audience, a brillé par une absence, bien que représenté par sa défense.
Pour la 3e fois consécutive, la Haute Cour a renvoyé l’affaire a une date ultérieure. En cause, le candidat déclaré à la présidentielle de décembre prochain est malade, si l’on s’en tient aux affirmations de ses avocats qui ont brandi un certificat médical attestant l’état de santé alarmant de leur client.
D’ailleurs, en marge, le conseil de l’opposant a sollicité jusqu’à 45 jours pour « permettre au prévenu de retrouver sa santé habituelle ». Mais, dans l’opinion, on estime que l’ex-chef du gouvernement sous Kabila voudrait s’échapper afin d’éviter de faire face à la justice congolaise. C’est d’ailleurs la même position qu’à prise le ministre public.
« Il y a une logique de refus de comparaître aujourd’hui. Il y a comme une pluie qui tombe pour nous dire l’état de santé préoccupant de l’accusé Matata. Pour ma part, s’il y avait encore des médecins près de votre cour, j’aurais sollicité une contre-expertise. Mais pour nous, ce certificat est un moyen de retarder le procès », a-t-il indiqué lors de l’audience.
Matata Ponyo veut-il se soustraire à la justice ? Difficile d’y répondre. Mais, jusqu’ici, l’opposant a toujours considéré ces poursuites judiciaires comme une manœuvre du régime pour l’écarter de la course électorale, lui qui se présente comme l’un des candidats sérieux face à Félix Tshisekedi.
Que le certificat médical soit un vrai ou qu’il soit une stratégie pour fuir la justice que lui estime être aux ordres, Matata Ponyo devra comparaître. C’est ce qu’a affirmé le président de la Cour constitutionnelle : « Quel que soit son état de santé, il est obligé de se présenter le 16 octobre », a-t-il tranché.
Rappelons-le, Matata Ponyo et ses co-accusés dont Mutombo Nyembo et Christo Goblert sont poursuivis pour détournement des fonds alloués au projet du parc agro-industriel de Bukangalonzo.
Charles Mapinduzi