Les hostilités ont repris au Nord-Kivu après plus d’une semaine d’accalmie. Cette cessation momentanée des affrontements a notamment été consécutive à une médiation américaine qui a exigé Kigali et Kinshasa à observer un cessez-le-feu.
Mais, depuis le jeudi 21 décembre, des combats sont relancés sur le champ de bataille. Puis, le matin de ce vendredi, de nouvelles localités ont été attaquées, principalement en territoire de Masisi (Nord-Kivu).
La société civile locale rapporte que ce sont essentiellement les localités de Busumba et Rogogwe qui ont été visées par le groupe armé pro-rwandais. A l’issue d’intenses combats, ces entités sont même tombées entre les mains des assaillants.
Ces affrontements opposent le M23 au groupe d’autodéfense Wazalendo. La rébellion rwandaise qui a été la première à relancer les hostilités vise également les villages de Kalengera et Kirumbu, dans le même territoire, indique la même source. Certaines autres sources non encore confirmées par les officiels rapportent que même la stratégique cité minière de Rubaya (Masisi) a aussi été conquise ce même vendredi.
Cependant, jusqu’ici, les FARDC ne sont pas encore entrées en danse. En effet, le lieutenant colonel Kaiko, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, a récemment mentionné que les militaires congolais avaient eu un ordre de taire les armes et de ne pas attaquer le M23.
Au moment où des localités commencent à repasser entre les mains ennemies, des Congolais s’en prennent à Félix Tshisekedi. Ce dernier, qui, le lundi 18 décembre dernier, en marge de la clôture de sa campagne électorale, a promis d’engager directement une guerre ouverte contre le Rwanda s’il apprenait que des localités congolaises étaient attaquées.
« A la moindre escarmouche, des rigolos que vous avez vu s’exprimer à Nairobi, lisez sur mes lèvres, je vais réunir les 2 Chambres en congrès, et je veux leur demander l’autorisation de déclarer la guerre au Rwanda. Je le dis et je pèse mes mots, parce que je suis même prêt à cela. On n’a même pas besoin d’envoyer des troupes au sol au Rwanda, dès chez nous, nous pouvons atteindre Kigali. Parce que j’en ai marre. Kagame se moque de nous. Maintenant, il faut quelqu’un pour l’arrêter et je suis ce quelq’un là. Je le redis. Ce n’est pas une blague. Si j’apprends qu’ils ont pris une seule localité où ils ont tué un Congolais, je commence la guerre contre le Rwanda. Nous avons les capacités aujourd’hui« , avait-il dans une interview à Top Congo.
Que va-t-il donc faire dès lors que la guerre a repris ? Nombreux qui connaissent Félix Tshisekedi avaient vite conclu que la position qu’il avait prise ce jour-là n’était que propagandiste étant donné qu’il promet mais ne réalise pas souvent.
Ceci pourrait vite se dévoiler si la réaction de Kinshasa tarde à venir, surtout que les élections à cause desquelles le président sortant a menacé le Rwanda sont déjà passées.
Charles Mapinduzi