La guerre contre le M23 connait un nouveau virage qui ne favorise pas la partie congolaise. Alors que les autorités militaires congolaises tiennent à reconquérir les parties sous contrôle de ce groupe armé pro-rwandais, 2 colonels FARDC ont décidé de faire défection et de rejoindre le maquis.
Il s’agit de Bahati Balingene Saddam de la 21e brigade RR et de Jean-Pierre Biyoyo. Ce dernier était déjà soupçonné de souffler le chaud et le froid et d’être proche de la rébellion. Mais, ce dernier avait rejeté en bloc ces accusations.
Le ralliement au M23 de ces officiers supérieurs est confirmé par la rébellion, à travers Willy Ngoma qui en est son porte-parole. Ce dernier fait également allusion à d’autres soldats de rang qui sont déjà à Rutshuru, au Nord-Kivu.
Il s’agit d’un coup dur pour le Congo qui entend reprendre les entités de Masisi, Rutshuru ainsi qu’une partie de Nyirangongo qui sont toutes entre les mains de ce groupe armé.
Depuis l’avènement de l’AFDL puis le brassage et le mixage qui ont été faits au sein de l’armée et qui ont vu des animateurs des rébellions intégrer les FARDC, les services de sécurité congolais dont l’armée sont présentés comme infiltrés par des agents doubles qui jouent le jeu du Rwanda et de l’Ouganda, pays agresseurs de la RDC.
Depuis plus de 2 ans, le M23 contrôle toujours des pans entiers du territoire national et l’armée n’est jamais parvenue à s’y imposer. Ni même l’EAC qui y a passé un an sans y apporter une avancée notable.
Ces jours, le régime de Kinshasa compte sur la force de la SADC qui a entamé son déploiement sur le sol congolais. Les autorités congolaises espèrent que la présence de la force de la Communauté de développement de l’Afrique australe permettra de changer la donne.
Mais, en même temps, les FARDC se sont dotées d’au moins 3 drônes de combat chinois du type CH-4 qui ont commencé à être mis en contribution contre le M23. L’armée congolaise pourrait se doter de 6 autres dans les tout prochains jours afin de lancer un assaut final contre la rébellion.
Une source sécuritaire indique que le M23, y compris le régime de Kigali, prennent la menace au sérieux. Le gouvernement rwandais a d’ailleurs doté le groupe armé d’un matériel anti-drone qui comporte notamment des mortiers Soltam Spear de 120 mm fabriqués par une filiale de la société italienne Elbit systems ainsi que des systèmes de défense aérienne portables Manpand, question de parer à toute éventualité.
Charles Mapinduzi
