Le président congolais n’est-il pas dans le dilemme suite à la présence sur le sol congolais de la force régionale dont le travail est très critiqué au pays par les autorités gouvernementales, y compris par bon nombre de Congolais ?
En effet, le 9 mai dernier, à Gaborone, au Botswana, Félix Tshisekedi ne s’était pas montré tendre envers les troupes est-africaines. Menaçant, le chef de l’Etat avait promis de remercier la force si les résultats voulus ne suivaient pas jusqu’à la fin du mois de juin 2023.
« Comme le mandat s’achève au mois de juin, si à cette date là nous estimons que le mandat n’est pas rempli, je crois que nous allons décider de raccompagner ces contingents venus à la rescousse de la RDC et de voir comment nous pouvons continuer nous-mêmes à pacifier notre pays », avait-il dit.
Cependant, en dépit de la menace, les troupes de l’EAC ont pu proroger leur mandat jusqu’au 8 septembre puis viennent de le renouveler jusqu’au 8 décembre, visiblement sans que le régime de Kinshasa apprécie leur rendement.
Aujourd’hui, peut-on donc penser que les autorités congolaises sont devenues incapables de se débarrasser d’une force qui n’aide pas réellement le pays à se débarrasser du M23 au Nord-Kivu ?
Sensée venir combattre au côté des FARDC, l’EAC a plutôt déjà constitué une zone tampon entre les forces gouvernementales et les rebelles. D’ailleurs, sur le terrain, de nombreuses connivences sont notées entre des contingents de cette organisation et le M23.
Kinshasa a clairement montré son agacement face à cette situation. Cependant, jusqu’à ce stade, il ne parvient pas à prendre une mesure rigoureuse contre l’EAC.
Charles Mapinduzi
