Le jeudi 12 octobre dernier, Félix Tshisekedi s’est adressé au pays dans un message relayé sur la radio-télé nationale, RTNC. Principalement, le chef de l’Etat est revenu sur l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, cette mesure exceptionnelle qu’il avait instaurée depuis début mai 2021 pour mater l’insécurité dans l’Est.
Mais, un flou impressionnant plane sur le message du président congolais. Et, nombre de Congolais sur les médias sociaux espèrent trouver un interprète aguerri pour livrer le détail à ce sujet. D’autres encore attendent que Félix Tshisekedi sorte une ordonnance pour fixer l’opinion.
Le chef de l’Etat est-il le seul à avoir compris son message? C’est l’impression qu’on se fait. En effet, des questionnements fusent. En requalifiant l’état de siège (une mesure non prévue par la constitution), comment Félix Tshisekedi a-t-il envisagé le mode de gestion des entités territoriales décentralisées ?
Le message du dirigeant congolais prévoit que les autorités civiles soient réinstallées dans les entités déjà sécurisées et sous contrôle des FARDC. A quelles entités fait-il allusion ? Même si certaines villes ou territoires ne sont pas physiquement assiégés, ils connaissent une criminalité urbaine qui dépasse tout entendement.
Par ailleurs, Félix Tshisekedi sous-entend une cogestion entre les autorités militaires et civiles. Comment devrait-on s’y prendre?
« Seul l’éditeur de ce discours comprend l’esprit de son contenu. Imaginez-vous que le gouverneur militaire reste et que les ministres provinciaux et les Assemblées provinciales reviennent, cet éléphant juridique va-t-il survivre? », s’interroge un internaute.
Et, à un autre de se questionner : « Donc, les entités territoriales décentralisées seront gérées par des autorités civiles sous tutelle de l’autorité militaire ? Ce pays est grand », s’exclame-t-il
Puis, à un autre d’ironiser : « Le chef de notre pays est peut-être le seul qui, après s’être adressé à son peuple, il faut encore des interprètes pour permettre au destinataire du message de comprendre ».
Tout porte à penser que le chef de l’Etat a laissé une imprécision et un vide qui ne disent pas leur nom sur sa nouvelle sortie médiatique, de sorte que le Nord-Kivu et l’Ituri risquent de plonger dans un inévitable imbroglio à l’approche de la présidentielle.
Charles Mapinduzi