Les opposants congolais ont-ils abdiqué après avoir perdu face à Félix Tshisekedi dans une élection émaillée de fraude massive en décembre dernier ? La question est aujourd’hui sur toutes les lèvres.
Nombreux acteurs qui ont été impliqués dans la pression contre le régime de Kinshasa les mois avant les scrutins vaquent visiblement à leurs occupations respectives. D’autres ont même quasiment disparu des radars médiatiques.
Par exemple, Moïse Katumbi qui a été porté par ses pairs Seth Kikuni, Delly Sesanga, Franck Diongo, Matata Ponyo s’est retranché dans son Kashobwe natal où il s’occupe de ses champs et de ses fermes. Denis Mukwege, lui, a décidément lâché-prise. Par ailleurs, le sulfureux Martin Fayulu se contente de quelques réactions laconiques sans aller plus loin.
Les Congolais les accusent de n’avoir pas réussi à s’unir autour d’un ticket unique pour faire un contrepoids contre l’Union sacrée de Félix Tshisekedi lors de la dernière présidentielle. Ces opposants sont critiqués d’avoir été incapables d’enterrer leur égo dans un scrutin en un seul tour, ce qui avait permis au pouvoir en place d’avoir des avances.
Pendant ce temps, Félix Tshisekedi est seul maître à bord. Aucune importante pression ne pèse sur lui malgré ses dérivés et ses agissements qui trahissent la mémoire collective. Jean-Claude Katende s’en plaint.
Pour le coordonnateur de l’ASADHO, l’opposition congolaise est devenue amorphe. Il constate qu’après avoir été incapables de tenir un même langage lors des élections, les opposants ne parviennent pas à s’unir pour secouer Félix Tshisekedi.
« L’opposition politique en RDC est incapable de se réunir pour conquérir le pouvoir et elle est aussi incapable de se mettre ensemble pour surveiller la gouvernance du régime actuel. Elle n’est plus un véritable contrepoids. Le régime Tshisekedi a un boulevard ouvert pour aller dans tous les sens, même le sens interdit », écrit-il.
Qu’est-ce qui expliquerait donc le silence collectif de l’opposition congolaise ? Mystère. Toutefois, certains mentionnent l’intolérance politique qui s’est ancrée au pays avec Félix Tshisekedi.
Sans aucune forme de procès, tous ceux qui critiquent le régime sont directement rattachés au Rwanda et au M23. Pire encore, ils sont physiquement visés par des attaques des Tshisekedistes, notamment les jeunes des forces du progrès de l’UDPS.
Charles Mapinduzi
