Le directeur de publication adjoint d’Actualité.cd croupit à la prison centrale de Makala depuis plus de 2 mois. Il est accusé dans un dossier où aucune lumière n’est encore faite jusqu’ici mais risque 10 ans de prison.
Des dénonciations, des plaidoyers ont plusieurs été faits pour que le journaliste soit relâché mais les autorités politiques et judiciaires du pays ont bouché leurs oreilles de la plus belle des manières.
Certains dénonciateurs pensent qu’il s’agit d’un procès politique, une stratégie pour museler un chevalier de la plume qui avait accès aux secrets du palais, secrets qui crouleraient le régime sans aucune forme de procès. Le mettre derrière les barreaux est une façon de le mettre hors-jeu et se rassurer qu’il ne fasse plus mal au pouvoir en place, soutiennent-ils.
Jeudi 16 novembre dernier, alors qu’il répondait aux questions de RFI et de France 24, Félix Tshisekedi s’est dédouané. Lui le magistrat suprême du pays dit ne rien savoir au sujet de ce qui est arrivé au correspondant de Jeune Afrique.
Le président congolais refuse d’intervenir mais sous-entend qu’il interviendrait seulement si Stanis Bujakera était condamné par la justice.
« Je ne suis ni à l’origine , ni en train de tirer les ficelles. Je ne peux pas intervenir. Je suis le premier à être peiné par ce qui lui arrive. J’interviendrai peut-être plus tard s’il est condamné pour une grâce présidentielle« , dit-il
Puis, dans la foulée, alors que son régime est accusé d’avoir commandité l’assassinat de Chérubin Okende, Félix Tshisekedi refuse d’encaisser. Il s’innoncente.
« Ni mon régime ni un de mes proches n’est lié à l’assassinat de Chérubin Okende. Je n’avais aucun intérêt à lui donner la mort. Il ne gênait en rien mon régime. Il y en a qui gênent mais qui sont en vie. Je voulais aussi savoir pourquoi vouloir attribuer cet assassinat à mon régime« , s’est-il interrogé.
Mais, une note des services de renseignements militaires qui avait fruité attestait que les services militaires étaient bel et bien auteurs du meurtre de l’ex-ministre des Transports. Les autorités de Kinshasa indiquent que ce document est un faux.
D’ailleurs, Stanis Bujakera détenu depuis le 8 septembre est pointé du doigt dans le dossier, car soupçonné d’avoir fabriqué cette note pour discréditer le pouvoir en place. Mais, après des enquêtes sur la question, Reporter sans frontières a affirmé que le document dont il est question était un vrai et que Bujakera était innocent.
Charles Mapinduzi