Après s’être échappé de justesse des mailles de la CENI et de la Cour constitutionnelle au sujet de sa candidature à la présidentielle, Moïse Katumbi doit faire face à la justice congolaise.
Une plainte qui le vise a été déposée auprès du Procureur général du Parquet près la Cour de cassation de Kinshasa/Gombe.
La démarche est de l’avocat Mwetu Prince. Ce dernier accuse l’opposant d’avoir tenu un discours aux connotations tribales et estime que ces propos ont davantage enflammé le conflit à caractère ethnique à Malemba-Nkulu, dans le Haut-Lomani (dans l’ex-Katanga).
« Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, monsieur Katumbi Chapwe Moïse a clairement tenu des propos incitant à la haine tribale envers un groupe ethnique qu’il qualifie de « Taliban » et a laissé entendre que ces personnes issues d’un même village sont responsables des attaques dont il est victime. De plus, ses lieutenants ont également relayé ce discours en menaçant de passer même à la sécession du pays. Ces déclarations médiatiques ont eu des conséquences dramatiques, notamment des massacres des Kasaïens à Malemba-Nkulu, entraînant ainsi des épurations ethniques« , écrit-il dans sa correspondance parvenue à Partisan-rdc.net.
Pour lui, ces propos et actions sont contraires à la loi et constituent une incitation à la haine tribale et à la violence capable de créer des troubles graves à quelques jours de la tenue des élections.
La justice va-t-elle se saisir du dossier sans que cela ne soit interprète comme une chasse aux opposants à la veille des élections. Il y a peu, le gouverneur du Kasaï Central tenait des propos exclusionnistes en faveur du régime mais il n’a jamais été inquiété.
Ce qui reste sûr, la campagne électorale qui doit débuter le dimanche prochain s’annonce palpitante. Les acteurs engagés s’épient du coin de l’œil. Nombreux observateurs craignent des violences qui risquent de faire de nombreuses victimes.
Charles Mapinduzi
