Les chiffres sont affreux. Une semaine après le drame du camp des déplacés de Mugunga, aux périphéries de la ville de Goma, le bilan officiel a finalement été dressé, même s’il demeure toujours provisoire.
Dans un premier temps, les autorités congolaises rapportaient que 14 civils avaient péri à la suite des bombes larguées par le M23 sur un site des déplacés dans la ville. Celles-ci avaient aussi mentionné que 35 personnes avaient été blessées.
Mais, les chiffres ont évolué. Et, ces jours, on en est maintenant à 35 morts et 37 blessés. C’est ce qu’a indiqué, ce jeudi 9 mai, Modeste Mutinga, ministre congolais des affaires sociales et actions humaines qui est arrivé à Goma à la tête d’une délégation afin de compatir aux victimes de la tragédie et procéder à l’enterrement des personnes tuées dont faisaient partie plusieurs enfants.
« Le gouverneur nous a communiqué le bilan ce jour. Ce bilan qui a évolué était de 14 morts. Il est aujourd’hui fixé à 36 morts et 37 blessés. Nous avons décidé d’organiser les obsèques le samedi prochain. Une délégation de Kinshasa nous rejoindra le samedi. Toutefois les dispositions sont prises pour que ces obsèques soient dignes des fils du pays qui ont perdu leur sang pour l’intégrité de notre territoire », a-t-il dit.
Il faut noter que ce bombardement a suscité un véritable tollé dans l’opinion nationale et internationale. À Kinshasa, on a pointé du doigt le M23 appuyé par le Rwanda. Mais, hormis les USA, plusieurs organisations régionales et internationales, y compris la MONUSCO et l’Union africaine, ont refusé de pointer du doigt le coupable.
A son tour, le M23 a nié son implication, affirmant que ce bombardement venait plutôt de la partie congolaise. Mais, le gouvernement congolais s’est montré catégorique dans ses accusations contre Kigali.
D’ailleurs, la RDC a menacé de se retirer du processus de paix de Luanda si le président angolais Joao Laurenço, facilitateur désigné de l’Union africaine dans ce conflit, ne ramenait pas au droit chemin le régime rwandais dans ses agissements contre le Congo, disaient alors les autorités congolaises.
Au regard de la situation, plusieurs déplacés ont décidé de regagner leurs entités respectives, bien que celles-ci soient toujours sous contrôle du M23. Ces déplacés se plaignent d’être abanndonnés par le gouvernement de Kinshasa.
Charles Mapinduzi