Salomon Idi Kalonda est aujourd’hui un homme libre. Du moins, provisoirement, si l’on s’en tient à la décision de la justice congolaise. Mais, il y a peu, l’opposant était mourrant. Terrassé par la maladie après avoir passé des mois à la prison de Ndolo à Kinshasa, le Katumbiste était sur le point de tirer sa révérence.
Des plaidoyers avaient été faits, des cris d’alarmes lancés, des démarches faites mais le régime a tenu à maintenir Kalonda sous le verrou après l’avoir accusé, à tord ou à raison, d’être au service de Kigali et du M23. Dans l’opinion, on défendait que son procès était simplement politique pour affaiblir un membre de l’opposition.
Aujourd’hui, Kalonda est dehors. Il est aux soins en Europe après avoir bénéficié d’une liberté provisoire, fruit de plusieurs pressions nationales et internationales. Évacué d’urgence à l’étranger où il s’est fait soigner, le bras droit de Moïse Katumbi est aujourd’hui lucide. Plus ou moins. Il a repris une partie de ses forces et a finalement parlé.
A travers une note publiée sur son X, Salomon Idi revient sur ce qu’a été sa situation.
« Après dix mois d’une éprouvante captivité qui a provoqué une forte dégradation de mon état de santé, la liberté provisoire qui m’a été accordée a permis mon évacuation sanitaire en Belgique où j’ai été opéré il y a quelques jours avec succès. J’aborde maintenant la phase post-opératoire, la.plus sensible et délicate. J’ai bon espoir, grâce à vos ferventes prières, de parvenir à une guérison rapide et revenir très vite chez nous en RDC. Je rends grâce à Dieu qui m’a permis de tenir tout au long de cette épreuve », dit-il avant d’enchaîner :
« J’exprime ma gratitude à l’endroit des autorités politiques et judiciaires qui ont permis que j’aille me faire soigner dans un cadre approprié. Je remercie de tout cœur celles et ceux qui, dans la lumière comme dans l’ombre, se sont mobilisés et m’ont soutenu dans ces moments difficiles : la famille, les amis et connaissances, les confessions religieuses, les activistes des droits de l’Homme, les électeurs qui m’ont accordé leur confiance, mes avocats, ainsi que, tout particulièrement, le personnel médical à Kinshasa qui a fait preuve d’une grande compétence, d’un grand dévouement et d’une bienveillance exceptionnelle. Toute ma reconnaissance également au chirurgien qui m’a opéré, le Dr Benoît Bomans, et à l’urgentiste, le Dr Stéphane Tankoua », a écrit l’opposant.
Puis, Salomon Kalonda a formulé des morts en mémoire de Chérubin Okende puis un soutien à Mike Mukebayi toujours incarcéré à Makala depuis des mois. Puis, il a placé un mot pour Stanis Bujakera récemment libéré.
« Aujourd’hui comme chaque jour depuis ce triste mois de juillet 2023, j’ai une pensée spéciale pour un ami, un frère, Chérubin
Okende à qui je n’ai pu dire au revoir. Je tiens à assurer toute la famille de mon entière fidélité à sa mémoire. Enfin, mes pensées vont à Mukebayi Mike détenu sans jugement à Makala et dont j’espère la libération très rapide ; à Stanys Bujakera qui, Dieu merci, a retrouvé depuis la liberté et sa famille ; et aux autres qui ont vécu ou vivent l’expérience douloureuse de la prison. Je ne les oublie pas », a-t-il chuté.
Rappelons-le, Salomon Idi Kalonda avait été arrêté fin mai 2023 alors qu’il était en route pour Lubumbashi avec Moïse Katumbi. D’abord, il avait été accusé d’avoir détenu illégalement une arme lors d’une manifestation de l’opposition à Kinshasa.
Cette accusation ayant été balayée d’un revers de la main par Matata Ponyo qui avait précisé que le pistolet était de son garde du corps, la justice a puisé ailleurs, dans le dossier sécuritaire, accusant alors le proche de Katumbi d’être en collaboration avec le Rwanda qui agresse la RDC via le M23.
Charles Mapinduzi