En République démocratique du Congo, se présenter à la présidentielle contre Félix Tshisekedi est un crime passible d’une peine capitale dans des « tribunaux tshisekedistes ».
Depuis quelques mois, tous les Congolais qui ont exprimé leur intention de se porter candidat sont passés au crible et leurs gestes, passés au peigne fin. Ou, ils sont directement attaqués aussi bien sur les médias sociaux que physiquement : Seth Kikuni, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, Matata Ponyo, Martin Fayulu, Denis Mukwege, etc.
Curieusement, c’est Félix Tshisekedi en personne qui a lancé les hostilités le samedi dernier alors qu’il déposait son dossier de candidature à la CENI. Sans passer par le dos de la cuillère, il a frontalement attaqué Denis Mukwege, même sans le citer. Puis, les chiens de chasse du régime ont été mis en contribution pour en découdre avec le gynécologue congolais.
Sans vouloir encaisser, le prix Nobel a rétorqué en rappelant la vie de Félix Tshisekedi qui était supportée par des aides occidentales lors de son séjour en Europe. Et, c’est cette réaction qui a été la goutte qui a fait déborder le vase.
Patrick Muyaya, Billy Kambale, Augustin Kabuya, Aimé Boji Sangara et toute la cohorte tshisekediste se sont déchargés sur le docteur de l’hôpital de Panzi. De faux tweets dans lesquels Denis Mukwege vante l’homosexualité ont même spécialement été créés pour discréditer l’opposant.
Pourtant, il y a 5 ans, alors que le régime Kabila n’était pas en odeur de sainteté avec Mukwege, l’UDPS dont Félix Tshisekedi était le plus grand défenseur de ce repateur des femmes pour ses loyaux services rendus à la nation et en faveur des femmes victimes des violences sexuelles dans l’est.
Cependant, depuis que Mukwege s’est montré intransigeant vis-à-vis de la gouvernance de Tshisekedi, il est devenu la bête noire qu’il faut abattre sans sommation : d’une part, il est rattaché à la franc-maçonnerie, d’autre part au M23, à la communauté LGBT, à l’enrichissement illicite grâce à l’hôpital de Panzi, etc.
Mais, par où sont donc passés ces Tshisekedistes qui ont défendu Denis Mukwege contre le régime Kabila? Eux qui ont loué le couronnement en prix Nobel de ce gynécologue congolais? Sont-ils devenus amnésiques? Sous la gouvernance Tshisekedi, n’a-t-on donc pas droit de penser autrement?
Au sujet de l’homosexualité fomentée contre Denis Mukwege, les proches de ce dernier rétorquent : « A aucun moment, le docteur n’a parlé du mariage homosexuel. C’est un pasteur de l’Eglise protestante du Congo qui prêche depuis des années ».
Au sein de l’Union sacrée, tous les coups semblent permis pour protéger le pouvoir de Tshisekedi, en dépit des méthodes. Que le régime perde en décembre prochain, cela risque d’embraser le pays, tant l’intolérance politique des Tshisekedistes a dépassé l’acceptable.
Charles Mapinduzi