Le M23 ne sait plus dormir sur ses 2 oreilles depuis qu’il a eu des fuites certifiées au sujet de la dotation, par l’armée congolaise, des drones de combat CH-4.
Des informations provenant du cercle restreint des dirigeants de ce groupe armé pro-rwandais rapportent que la rébellion prend l’affaire au sérieux et sait qu’il doit se préparer au pire depuis qu’un de ce matériel sophistiqué a été déployé dans une des bases du M23 au Nord-Kivu.
En effet, rappelons-le, il y a quelques jours, en fin 2023, 3 drônes de combat chinois du type CH-4 ont atterri à l’aérodrome de Kavumu (Sud-Kivu), près de Bukavu, province voisine au Nord-Kivu qui est le terrain des affrontements entre le M23 et l’armée congolaise.
Averti par des canaux infiltrés au sein des services de sécurité congolais, rapporte-t-on, le groupe armé soutenu par l’armée rwandaise a aussitôt entamé des stratégies pour y échapper. Notre source indique que Kigali a alors envoyé du matériel anti-drone en faveur du M23 au Nord-Kivu. Ce matériel comporte notamment des mortiers Soltam Spear de 120 mm, fabriqués par une filiale de la société israélienne Elbit systems ainsi que des systèmes de défense aérienne portables Manpand, si l’on s’en tient même aux données rapportées par le média Africa Intelligence.
« Les rebelles s’inquiètent depuis longtemps de l’arrivée de ces drones, présentés par les FARDC comme un tournant stratégique dans le conflit. Les insurgés envisagent de cibler la base de Kavumu où sont stationnées ces drones depuis la fin de l’année dernière« , rapporte notre source.
Face à cette panique et à cette tentative inconséquence du M23, l’armée congolaise pare à toute éventualités. Elle a renforcé la sécurité de l’aérodrome de Kavumu en y déployant spécialement un bataillon de 900 soldats, y compris 100 autres militaires dirigés par le franco-roumain Horatiu Potra. Puis, le site a été quadrillé grâce à un enclos spécialement monté pour la circonstance, sans mentionner un système de vidéosurveillance installé pour le besoin de la cause.
Pour contrer la rébellion, les FARDC ne comptent pas se limiter là. La même source ajoute qu’il est envisagé l’augmentation du stock de ces drones CH-4, jusqu’à au moins 9. Les 6 qui tardent à être livrés sur les 9 commandés auprès de la société publique China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC) attendraient que Nicolas Kazadi, ministre des finances, ordonne le décaissement des fonds qu’il n’a pas pas effectué, car priorisant d’abord les dernières élections.
Charles Mapinduzi