L’Est de la République démocratique du Congo continue de vivre la cruauté la plus inhumaine jamais enregistrée. Des groupes armés dont des milices locales et étrangères sont responsables d’interminables massacres sanglants des civils, des incendies des maisons et parfois des localités presqu’entières, des attaques des sites des déplacés, des pillages, des viols, des vols et des enlèvements.
Les plus cruels d’entre eux, ces jours, sont les CODECO et les ADF. Les 2 mouvements ont développé des méthodes terroristes qui s’en fichent totalement de toutes les règles humaines. Au lieu de s’en prendre à l’armée, ils attaquent toujours des civils inoffensifs et sans défense. A leur actif, il y a près de 20.000 personnes tuées au fusil ou encore à l’arme blanche ces 10 dernières années.
Mais, en plus d’eux, d’autres milices locales sont autant dangereuses : les FPIC, FRPI, des groupes Maï-Maï, etc.
Cette descente aux enfers continue à prendre un rythme endiablé sous le regard inopérant des autorités congolaises et même de la Communauté internationale. Le député Iracan Gratien dresse un bilan de plus de 120 morts au cours de ces 3 derniers mois dans la seule province de l’Ituri suite à l’activisme de ces groupes subversifs.
Il précise que nombreuse d’entre les victimes ont été brûlées vives et d’autres ont même été enterrées vivantes.
« Ça fait 3 mois, en Ituri, nous avons plus de 120 morts, des personnes qui ont des familles, des personnes qui appartiennent à des communautés. Des Congolais qui ont droit à la vie, qui ont été tués. Ce qui se passe en Ituri, les gens n’en parlent pas. Nous sommes massacres aujourd’hui et les gens ne veulent pas en parler. Ils se limitent à dire : c’est entre vous, c’est vous qui vous entretuez. Il faudra que ça interpelle notre conscience », dit-il avant de renchérir :
« Le 15 février, il y a eu massacre. On a enterré vivant 15 personnes. Vous avez vu des vidéos où vous voyez des femmes nues être enterrées vivantes. Mais aujourd’hui, c’est comme s’il n’y a rien qui s’est passé. Un mois plus tard, il y a eu des Ituriens qui ont été capturés pour transporter des bagages à Galayi et ces personnes ont été brûlées vives ».
L’opposant dit être très irrité de voir l’inaction du gouvernement congolais face à cette tragédie. Il dénonce également le silence des instances internationales dont l’ONU, l’Union européenne, les USA, l’Union européenne. Puis, il appelle les Ituriens de se prendre en charge.
« Ce qui me met en colère est qu’aujourd’hui, rien ne se fait. Que les USA, l’Union européenne, l’Union africaine ne fassent rien comme si nous n’étions pas d’humains », regrette le Katumbiste.
L’Ituri et le Nord-Kivu sont les provinces qui sont les plus frappées par des cruautés ces dernières années. Outre les ADF et les FDLR qui sont étrangers, le M23 qui a ses racines au Rwanda secoue également une partie du territoire national.
Charles Mapinduzi
