Les faits et gestes de Matata Ponyo sont bel et bien provocateurs. Alors qu’il est sous le viseur de la justice congolaise dans un dossier que lui-même considère comme politique, l’opposant n’arrête d’accumuler des actions qui risquent de le précipiter en tôle.
Que dire? Le régime Tshisekedi a horreur de perdre en décembre. Point n’est besoin de le démonter. Ainsi, il tient à conserver son pouvoir par tous les moyens. Et, toute voix discordante lui fout la trouille, de sorte qu’il se sent dans l’obligation de tirer sur tout ce qui bouge, notent plusieurs analystes.
C’est donc en faisant fi de tout cela que l’ancien premier ministre s’affiche contre la gouvernance actuelle. Déjà, se déclarer candidat contre le président sortant est en soi à l’origine de ses disgrâces judiciaires ces derniers mois. Le pouvoir veut s’offrir sa tête pour l’empêcher d’être dans la course et de renforcer l’opposition.
Mais, dans la foulée, au lieu de courber l’échine, le président du LGD continue de fâcher. A Kindu, au Maniema où il s’est retranché alors qu’il est toujours attendu à Kinshasa pour affronter la justice, l’opposant n’accorde aucun répit à Félix Tshisekedi.
Mercredi dernier, il ne s’est pas privé de présenter ses intentions s’il était élu président de la République. Tout en critiquant la gouvernance actuelle, l’homme à la cravate rouge s’est présenté comme une alternative pour le Congo.
« Le taux de change est pratiquement devenu l’enfer du gouvernement actuel, le démon du gouvernement actuel », ironise-t-il, tout en promettant de ramener le budget à 18 milliards de dollars par an, une fois élu.
Or, ce genre de positions sont celles qui irritent les stratèges de Tshisekedi. Pour eux, il s’agit d’un chèque en blanc que leur passe Matata Ponyo qui a d’abord décidé de lancer une campagne électorale prématurée et, ensuite, qui s’évertue à critiquer la gouvernance actuelle alors que celle-ci a besoin d’un soutien populaire pour se maintenir après les prochaines élections.
Au regard de ceci, il ne sera donc pas étonnant de constater que les dossiers en justice sur l’ex-premier s’accélèrent. Mais, Matata Ponyo l’aura cherché, sachant que toute opposition à Tshisekedi se paie cash ces derniers jours.