Il y a peu, Félix Tshisekedi a affirmé que l’un de ses plus grands regrets était la mort du mariage FCC-CACH qui l’unissait à son prédécesseur. Pourtant, tout le monde sait comment on en est arrivé à la formation de l’Union sacrée, la coalition aujourd’hui au pouvoir.
Contre toute attente, en décembre 2020, après 2 ans de cogestion, le président congolais a brisé l’accord de coalition qui le liait à Joseph Kabila après s’être plaint d’avoir été bloqué par les responsables de l’ancien régime. D’ailleurs, tout ce qui, de son régime, était noir, fut mis sans sommation au dos de ses partenaires du FCC.
Grâce à un coup d’État constitutionnel magistralement orchestré à coup de billets verts d’Obama, Félix Tshisekedi avait alors réussi à changer de majorité parlementaire en cours d’une même législature.
Pour nombreux, Joseph Kabila ne pardonnera jamais cela au fils du sphinx, surtout dans un contexte où plusieurs affirmations attestent que l’actuel sénateur à vie aurait cédé sur un plateau le pouvoir à son successeur sans que ce dernier ne l’ait mérité. D’ailleurs, les récentes sorties médiatiques de Corneille Nanga, lui qui fut président de la Commission électorale à ce temps là, en disent long.
Mais, Félix Tshisekedi tient fermement à reprendre contact avec son prédécesseur moins de 3 ans après leur douloureuse séparation dont il est pourtant l’architecte. Déjà, à en croire plusieurs sources proches de Kabila, il y a quelques mois, le président congolais a essayé de joindre au téléphone le sénateur. Mais, une fin de non recevoir a été réservée à la démarche.
Puis, ajoutent les mêmes sources, Félix Tshisekedi a envoyé des émissaires auprès de l’ex-président, toujours en vain. Joseph Olengankoy, ancien président du CNSA a, à son tour, été chargé de la même mission. Mais, Kabila est resté intraitable. Après toutes ces tentatives, le pouvoir de Kinshasa a voulu passer par le président togolais Faure Gnassingbé, celui-là même qui aurait été témoin de l’accord qui aurait permis à Tshisekedi d’accéder au pouvoir en janvier 2019 et qui est cité parmi les chefs d’Etat africains à qui Kabila prête l’oreille.
Après tout ces ratés, Félix Tshisekedi n’a toujours pas désarmé. Lui qui sait que Kabila est un atout politique majeur à cette période électorale, aurait décidé de transiter par Jakaya Kikwete, ancien président de la Tanzanie et ami au fils de mzee Laurent Désiré. Cet ex-chef d’Etat tanzanien a d’ailleurs été invité par Kinshasa et séjourne déjà à Lubumbashi.
Félix Tshisekedi est également dans la même ville cuprifère depuis dimanche. A son tour, Kabila s’est retranché depuis quelques mois dans sa ferme de Kashamata, à Lubumbashi. Des informations entrecoupées parvenues à Partisan-rdc.net affirment que le président congolais est dans sa dernière tentative de convaincre Joseph Kabila.
« J’ai été invité mais jusqu’ici, on ne m’a pas encore dit pourquoi », a dit, lundi dernier, Jakaya Kikwete, à un autre proche de Kabila.
Les mêmes sources indiquent que le régime Tshisekedi voudrait reprendre avec Kabila pour discuter notamment sur la possibilité d’un glissement en douceur du calendrier électoral ainsi que sur la question du M23, ce groupe armé dont l’ancien régime avait réussi à se défaire.
Charles Mapinduzi