Les torchons continuent de brûler au sein de la coalition au pouvoir. Depuis que le présidium de l’Union sacrée avait décidé de sortir un ticket du bureau de l’Assemblée nationale dans lequel il avait tout accaparé, la révolte des élus Tshisekedistes est restée perceptible.
Le vendredi 17 mai, Félix Tshisekedi avait tenté d’éteindre le feu mais tous les députés ne se sont jamais rangés derrière le dictat de l’autorité morale même si un calme apparent semblait s’y observer.
Si, après l’élection du bureau définitif, le Tshisekediste Steve Mbikayi a soutenu que seuls Vital Kamerhe et Dominique Munongo avaient gagné en légitimité et que la Chambre basse « perdait peu à peu son qualificatif de temple de la démocratie par la ruse des néo-mobutistes qui trônent à la tête de l’Union sacrée », un autre député de la même coalition abonde quasiment dans le même sens.
A la presse, Willy Mishiki promet de saisir la justice contre les nouveaux dirigeants de l’Assemblée nationale. Il dénonce des nombreuses irrégularités ainsi que la violation de la loi.
« Ce processus a été entaché d’irrégularités. La loi a été violée. Aucune plénière ne devrait être convoquée alors que le Conseil d’Etat traitait encore la requête de Mbusa Nyamwisi », dit-il.
Puis, dans la foulée, faisant allusion à l’intervention de Félix Tshisekedi dans le dossier bureau de l’Assemblée nationale mais sans le citer, celui qu’on appelle « le prince » note qu’il n’y a pas eu séparation de pouvoir entre l’exécutif et le législatif.
« Le principe de séparation de pouvoir a été foulée aux pieds », a chuté Willy Mishiki.
Pour ce qui est du dernier cas, nombre d’observateurs ont critiqué une sorte de mainmise de Félix Tshisekedi sur l’Assemblée nationale alors que les députés sont sensés contrôler l’exécutif.
Le vendredi 17 mai, le chef de l’Etat avait réuni les députés de l’Union sacrée. Alors que le calendrier de l’élection du bureau définitif prévoyait le scrutin au samedi 18 mai, le vote a été reporté sur ordre du président de la République.
Puis, même le ticket qui avait été présenté avait été révisé après la rencontre de Félix Tshisekedi avec les élus. Et, avant l’élection, les noms des candidats lui ont d’abord été présentés par Augustin Kabuya. Des analystes ont alors craint que l’Assemblée nationale devienne une caisse de résonnance du pouvoir, au service du régime, plutôt que du peuple.
Willy Mishiki qui dénonce l’influence de l’exécutif sur le législatif était annoncé candidat président de l’Assemblée nationale et devrait faire face à Vital Kamerhe. Cependant, sur ordre de la haute autorité de l’Union sacrée, semble-t-il, toutes les autres candidatures ont été recalées sans aucune forme de procès.
Charles Mapinduzi