La nouvelle Première ministre de Félix Tshisekedi est dans le dilemme. Près d’un mois après sa nomination à la tête du gouvernement, elle peine à publier son équipe initialement annoncée en ce mois d’avril.
Elle a entamé des consultations avec les forces politiques et sociales du pays mais la dernière décision ne lui revient pas. Les responsables des partis politiques qui contribuent à la majorité parlementaire attendent d’être servis à la hauteur de leur apport en terme de nombre de députés. Combien devront-ils donc être servis? C’est celle là la question.
Une autre pression vient de l’UDPS, le parti au pouvoir, ou encore de la famille de Félix Tshisekedi et même des proches conseillers du chef de l’Etat. Ceux-ci se sentent plus puissants que Judith Suminwa Tuluka. À ce stade également, les mains de la cheffe du gouvernement sont liées. Sous Félix, boycotter les ordres de maman Marthe Kasalu Tshisekedi par exemple, c’est quasiment signer son arrêt de mort politique. Elle est un président de la République bis.
Il est évident qu’il n’y a pas de délai constitutionnel pour la sortie du gouvernement. Le pays peut attendre jusqu’à 6 mois, un an, etc. Cependant, les urgences que la nouvelle équipe doit résoudre nécessitent que les animateurs de l’exécutif soient connus au plus vite afin de se pencher sur des dossiers pendants comme la sécurité, l’économie, les infrastructures, etc.
Le gouvernement qui était annoncé à la fin d’avril pourrait finalement connaître du retard, à en croire de nombreuses sources. En cause, l’agenda chargé de Félix Tshisekedi qui doit séjourner en France le 29 avril prochain pour une visite de travail de 2 jours. Pas seulement en France mais aussi dans certains autres Etats d’Europe où il doit passer quelques autres jours.
Ainsi, le gouvernement ne pourrait sortir que vers le 3 mai, indique une source à la présidence de la République.
Cela étant, en dépit du fait que Judith Suminwa Tuluka a fini les consultations, elle demeure confrontée à ces réalités. Car, en plus, il y a le fait qu’elle doit faire en sorte que les principaux ambitieux soient servis sans que le gouvernement ne soit éléphantesque. Ce qui rend davantage son travail beaucoup plus délicat. Et, c’est d’ailleurs là où les Romains vont s’empoigner.
Sans beaucoup d’ancrage politique, Judith Suminwa ne peut savoir monter les enchères face à cette pression. Face à ces évidences, elle ne peut que se demander quel chemin prendre : à gauche, à droite ou carrément ne rien faire?
Charles Mapinduzi
