En République démocratique du Congo, le spectre d’une élection volée s’installe à l’approche de la date butoire. Au moment où l’opposition s’inquiète du déroulement du processus électoral et pointe d’un doigt accusateur la CENI et la Cour constitutionnelle d’être au service du pouvoir, le régime n’arrête de prendre des positions qui sous-entendent un plan préétabli pour maintenir Félix Tshisekedi.
Le lundi 30 octobre dernier, la Haute Cour a annoncé qu’elle validait tous les candidats de l’opposition en lice pour la présidentielle. Moïse Katumbi qui était accusé de détenir une nationalité italienne a également échappé aux mailles des juges. Après le verdict, les Katumbistes ont salué la décision de la Cour constitutionnelle et ont parlé d’une première victoire.
Mais, dans un contexte où on ne se fait pas de cadeaux en politique, les Tshisekedistes sont revenus à la charge. Et, avant même la tenue des élections, ces derniers tiennent un langage qui présage la victoire du président sortant. Mais, que ce cache-t-il derrière cette sorte de célébration anticipée avant même le match?
Mardi 31 octobre dernier, lors d’un briefing de presse à Kinshasa, Patrick Muyaya a répondu à une question de la presse sur le même dossier. Et, le ministre congolais de la communication a encouragé l’opposition à être prête à applaudir les décisions futures de la Cour constitutionnelle.
De l’avis de plus d’un observateur, le porte-parole du gouvernement semble bien averti que les prochaines mesures de la Haute Cour ne seront qu’en faveur du régime et contre les opposants. Alors que, comme dans un match de football, la victoire aux prochaines élections peut aussi donner vainqueure l’opposition.
« Ma réaction, elle est courte. J’espère qu’autant on a applaudi la Cour constitutionnelle pour ce qui s’est passé hier, autant on l’applaudira lorsque d’autres jugements ou d’autres sentences seront données le moment venu« , a-t-il lâché.
« Muyaya est-il donc persuadé que tout ce que décideront les juges dans leurs prochains arrêts tranchera en faveur de l’Union sacrée ? Ou, c’est parce qu’ils savent qu’ils ont déjà la victoire avant même les scrutins« , s’interroge un internaute en réaction à la position du ministre de la communication.
Jusqu’ici, l’évolution du processus électoral ne rassure pas. Plusieurs irrégularités sont notées et la CENI est soupçonnée de les maintenir sciemment. Six figures de l’opposition ont même exigé des garanties claires avant le début de la campagne électorale.
Charles Mapinduzi