La SAMIRDC risque d’être confrontée aux mêmes réalités que celles de l’armée congolaise dans une République démocratique du Congo, pays à problèmes.
Les soldats de la SADC sont dans le Nord-Kivu depuis mi-décembre 2023. D’abord les troupes sud-africaines, ensuite les Malawites et finalement les Tanzaniens. Jusqu’ici, ni les Zimbabwéens, les Angolais ni même les Namibiens ne se sont pas encore prononcés au sujet de leur éventuel déploiement.
A en croire une indiscrétion au secrétariat de la SADC, les moyens font toujours défaut. La mission en cours de déploiement au Congo n’est toujours pas encore financée. Ce qui rend réticents certains États, hormis l’Afrique du Sud qui, par son président, viserait des contreparties minières avec Félix Tshisekedi.
Et, sur le terrain, l’inconfort de la force régionale se sent. Près de 4 mois après l’arrivée de premières troupes qui ont pourtant un mandat offensif, aucune bataille frontale n’est encore engagée contre le M23. La SAMIRDC s’est jusqu’ici amassée autour de la cité de Saké, à près de 30kms de Goma, sans se lancer de façon effective.
Dans ce contexte d’incertitude, de troublantes révélations sur leurs conditions de vie sur le terrain font débat. De la même manière que les FARDC crient misère, les soldats de la SADC connaissent les mêmes défis.
« Selon certaines informations, les soldats de la SANDF déployés en RDC travaillent dans des conditions insupportables. Plus de 600 membres seraient contraints de partager six toilettes à fosse, entre autres problèmes », relaie l’analyste de défense Dean Wingrin.
Il s’agit là de mauvais signaux pour une force qui est sensée venir aider la RDC à sortir du trou sécuritaire. Le financement de la SAMIRDC bloque toujours. Il y a peu, la SADC a tenté de passer par l’Union africaine pour solliciter des fonds afin d’appuyer la mission dans l’est.
Cependant, la Russie et la France s’y sont opposées. Celles-ci ont estimé qu’il n’était pas normal que 2 missions d’imposition de la paix (la MONUSCO et la SAMIRDC) soient financées dans un même pays par les Nations-Unies, encore que la mission onusienne en RDC est la plus coûteuse dans le monde.
Sans financement des troupes de la SADC, le Nord-Kivu risque donc de connaître 2 forces clochardisées qui sont pourtant appelées à démanteler le M23 qui contrôle Rutshuru et Masisi.
Sauf les instructeurs roumains qui sont gâtés par l’Etat congolais à hauteur de 5000$ le mois par chaque individu, l’armée congolaise se plaint constamment d’être également délaissée et abandonnée par les dirigeants.
Charles Mapinduzi
