Les élections générales en RDC sont fixées en décembre prochain. Dans 2 mois, sauf si quelque chose d’inattendu s’invite, les Congolais seront appelés à se choisir de nouveaux dirigeants dont le président de la République.
Cependant, des doutes et des suspicions vont bon train au sein de la classe politique. D’ailleurs, certains commentateurs entrevoient un dialogue, un glissement puis un report en vue de mieux réorganiser les choses.
Cependant, face à ces incertitudes, la CENI n’arrête de rassurer. Au moment où certains Congolais estiment que le pays se dirige droit dans le mur, Denis Kadima se montre confiant jusqu’à ce TV5 Monde lui tendre un micro.
Lundi dernier, sur la chaîne française, le président de la Commission électorale a tâtonné sur des questions importantes, notamment celles liées au respect des dates, au financement des scrutins, à la sécurité et même aux aspects politiques du processus électoral.
A la question de savoir si les fonds nécessaires ont déjà été débloqués alors que le vote est prévu dans 2 mois, Denis balbutie et n’arrive pas à éclairer l’opinion. Dans son explication, il reste évasif.
« C’est le gouvernement qui nous finance en 100%. Je ne peux vous dire le chiffre (de combien on a reçu jusqu’ici). Le budget est de 1,1 milliards de dollars. C’est beaucoup d’argent que nous avons reçu jusque-là mais on n’a pas encore tout. On ne nous a jamais tout donné du coup. L’argent vient progressivement selon les moyens de l’Etat. Nous ne pouvons pas lui demander ce qu’il n’a pas. Nous sommes sûrs que d’ici là, nous ne serons plus dans le besoin », dit-il.
Puis, pour ce qui est de la sécurité notamment au Nord-Kivu avec des entités sous contrôle du M23, le président de la CENI tâtonne et ne sait exactement comment sera gérée la question.
« Nous sommes en discussion avec le ministère de l’Intérieur et le gouverneur du Nord-Kivu. Nous comptons déployer une équipe pour enrôler les Congolais le moment venu dès que nous sommes sûr que la paix est revenue. Il y a plusieurs scénarios qui peuvent intervenir : soit nous avançons, et eux nous rejoignent plus tard, sinon, on les attend, c’est-à-dire, on organise les scrutins mais en tenant compte du délai », lâche-t-il sans être plus explicite.
Puis, en rapport avec la fiabilité du fichier électoral tel que voulu par des acteurs de l’opposition, le remplaçant de Corneille Nanga ne sait pas rassurer et couper court aux soupçons qui pèsent. Et, d’autres aspects sur lesquels Denis Kadima est resté évasif sont la sécurité des candidats, l’affichage des listes des électeurs bureau de vote par bureau de vote, son rapprochement avec le pouvoir en place, etc.
Il faut dire que les élections en cours sont critiquées. Au sein de l’opposition, on soutient que tout est en train d’être mis en place pour accorder frauduleusement un second mandat à Félix Tshisekedi. Cependant, la CENI garantit qu’elle proclamera le vrai vainqueur des scrutins.
Charles Mapinduzi