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Virus des coups d’Etat en Afrique : Paul Biya opère des changements au sein de l’armée, Joao Laurenço met ses services de sécurité en alerte

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Le virus « Assimi Goita » est devenu transmissible. Depuis son coup d’Etat de 2020, le président malien ne fait qu’être copié par d’autres militaires à travers le continent, des militaires qui s’emparent du pouvoir. En Guinée, au Bourkina, à peu près aussi au Tchad, au Niger et finalement au Gabon.

Et, le cas d’Ali Bongo paraît être un signal fort. D’ores et déjà, les présidents africains quels qu’ils soient, de Dakar à Kinshasa en passant par Brazaville ou ailleurs, ne sont désormais plus épargnés par la furie militaire. Encore qu’il est aujourd’hui difficile de faire confiance aux militaires, même les plus proches et les plus fidèles.

Par exemple, Mamadi Doumbouya qui a éjecté Alpha Condé en Guinée était chargé de sa sécurité. Le général Tiani qui a frappé Mohamed Bazoum au Niger était alors le chef d’état-major général de l’armée. Au Gabon, le général Brice Oligui, actuel homme fort, s’occupait de la garde présidentielle.

Au regard de ce qui précède, aucun dirigeant n’est à l’abri, même les plus sûrs des chefs d’Etat. Les militaires semblent décider à poignarder dans les dos tous les dirigeants véreux.

Alors que les voix se multiplient contre la longévité au pouvoir et la vieillesse de Paul Biya qui trône sur le Cameroun depuis 1982, le chef de l’État a décidé d’opérer des changements au sein de l’appareil sécuritaire. Celui-ci a procédé aux nominations de nouveaux responsables de l’armée. Est-ce pour prévenir ?

Des informations en provenance de Libreville témoignent tout de même que Paul Biya a déjà réussi à mettre l’armée dans sa poche en mettant les militaires dans des conditions requises : « Les soldats camerounais sont les mieux payés du pays. Ils aiment Biya. Ils ne peuvent lui faire ce coup-là. Ils sont dans de très bonnes conditions », affirme un Congolais vivant sur place.

Par ailleurs, en Angola, le président Joao Laurenço qui suit attentivement la situation que traverse l’Afrique a alerté ses services de sécurité. Mercredi dernier, Joao Laurenço a recommandé au personnel du service de renseignements extérieurs (SIE) de garder « les yeux ouverts » sur tout ce qui se passe dans le monde, notamment en termes de stabilité et de sécurité.

Au propre comme au figuré, la situation politique en Afrique ne laisse indifférent aucun chef d’Etat. Tout dérapage peut être fatal, se disent-ils sans aucun doute.

Charles Mapinduzi

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