Tout a déjà établi que Paul Kagame est le cerveau moteur de la déstabilisation entretenue par le M23 au Nord-Kivu depuis novembre 2021. Bien que son régime le nie tout naturellement, les preuves sur le terrain, y compris les rapports dressés par des ONG et les forces vives locales, le prouvent.
Hormis la pression menée par la République démocratique du Congo, il s’observe, jusqu’ici, l’indifférence du monde extérieur sur la question. Seules quelques mesures qui ne vont pas loin ont été prises contre le pouvoir à Kigali. Peut-être est-ce même pour cela que les autorités rwandaises se croient permises à tout faire.
A en croire des sources diplomatiques, les USA ont de nouveau interpellé Paul Kagame sur son rôle au sein de cette rébellion. Mardi dernier, le secrétaire d’État américain a appelé le dirigeant rwandais sur la nécessité d’une désescalade entre le Rwanda et la République démocratique du Congo.
Antony Blinken a plaidé en faveur d’une « solution diplomatique aux tensions entre les 2 pays ». Mais, le problème réside dans le fait que Kigali n’a jamais reconnu son implication, en dépit de preuves qui l’attestent. Le Rwanda a toujours considéré le conflit en cours comme étant congolo-congolais.
Aujourd’hui, après des rapprochements entre Kagame et Tshisekedi, rapprochements décriés au Congo, les 2 chefs d’Etat ne peuvent plus se regarder dans les yeux. Leurs relations se sont nettement dégradées depuis qu’ils s’entre-accusent dans ce qui se passe au Nord-Kivu.
Même si le régime rwandais le nie toujours, on n’ignore pas qu’il a financièrement et militairement soutenu des rébellions depuis l’AFDL jusqu’au M23 en passant par le CNDP. Il les a équipées, nourries et fournies en hommes.
Que peut-on donc attendre de la pression des USA ? Va-t-elle bouger les lignes ? Peut-être que oui mais à condition qu’elle ne soit pas de façade. Car, depuis des années, Washington a toujours eu la réputation d’être le parrain direct du régime Kagame.
