En République démocratique du Congo, la toile s’enflamme. Bien que le sujet soit quasiment sans intérêt réel mais le fait est. Le débat est autour de la visite, le jeudi 23 mai dernier, du président kenyan à Washington.
Ici, William Ruto a été accueilli avec tous les honneurs dont quelques rares chefs d’Etat n’ont jamais bénéficié lors de leur visite aux USA : accueil pompeux par Joe Biden, réception au bureau Ovale, parade militaire pour la circonstance, balade en train et visite guidée, dîner, signature des contrats, etc. Et, l’événement qui fait le plus parler est le fauteuil Ovale que le président américain a laissé au dirigeant pour une séance photo.
Pour ce dernier acte, une partie de commentateurs estiment que c’est très valorisant que William Ruto soit assis sur le fauteuil de l’homme le plus puissant au monde. D’autres, par contre, soutiennent que c’est puéril et indigne qu’un dirigeant prenne du plaisir à siéger sur une chaise d’un autre dirigeant comme lui, américain soit-il.
Le débat sur la question a pris cours en RDC partant du fait que le régime Tshisekedi a toujours vanté une diplomatie agissante mise en place depuis l’avènement de l’UDPS au pouvoir en janvier 2019.
Des centaines des déplacements à l’étranger ont déjà été organisés par le chef de l’Etat mais ses retombées sont quasi inexistantes, de sorte que certains d’entre les Congolais considèrent cela comme des promenades de santé.
En parallèle avec la visite de William Ruto à Washington, des critiques du pouvoir de Kinshasa brandissent le fait qu’en dépit de la diplomatie agissante tant vantée, Félix Tshisekedi n’a jamais réussi à décrocher un déplacement aussi laborieux avec la nation la plus puissante du monde.
On se souvient que lors de quelques rencontres éclaires avec Joe Biden, des photos de Félix Tshisekedi et du président américain ont été partagées en boucle par les partisans du régime alors qu’il ne s’était agi que des photos circonstancielles.
« Ceux qui ont souvent vanté la diplomatie agissante ont-ils vu comment le président kenyan a été reçu par Biden? Ils doivent expliquer en quoi servent les voyages de Fatshi s’il ne peut pas décrocher une attention comme celle-là de la part de la première puissance mondiale », commente un internaute.
Pour certains autres, si c’est le président congolais qui était autant accueilli par les dirigeants américains, le pays se serait arrêté un instant pour commenter l’événement et placer la barre encore plus haut en ce qui est de la diplomatie présentée comme active.
« Imaginez Fatshi assis sur cette même chaise. Certains Tshisekedistes allaient simplement s’évanouir d’extase et crier : Kagame, parle encore », réagit un autre.
Pour ces critiques du régime congolais, les partisans du pouvoir rêvent d’être à la place de William Ruto pour trouver assez de discours élogieux vis-à-vis de Félix Tshisekedi. Car, estiment-ils, si pour quelques photos circonstancielles de Tshisekedi avec Biden, des militants se sont félicités, que se diraient-ils si le chef de l’Etat congolais bénéficiait d’un tel accueil, s’interrogent-ils alors.
« Dieu est grand. Si Félix reçoit de tels honneurs, les « Talibans » peuvent casser les oreilles de tous les Congolais pendant des années », réagit encore un autre internaute, avant d’être rejoint par rejoint par un autre :
« Ruto pèse. Et, il faut être de sa taille pour t’asseoir sur le fauteuil du président le plus puissant au monde. Le respect, les honneurs, ça se mérite », commente encore un autre.
Puis, à un autre encore d’écrire :
« Quand le mauvais sentiment prend la place de la raison ! Le président américain s’est levé pour aller recevoir Ruto. C’est un signe de respect. Cela n’est pas accordé à tous ses visiteurs. Il y a visiblement des intérêts partagés ».
Charles Mapinduzi
