Décidément, la page Christophe Mboso est définitivement tournée à l’Assemblée nationale. L’octogénaire dirigeant sortant de la Chambre basse a remué ciel et terre pour s’accrocher mais, pour cette fois, le ciel refuse de lui sourire.
D’abord, il s’est porté candidat président de la Chambre. Mais, en dépit du grand soutien qu’il a eu de la part des députés UDPS notamment, le successeur de Mabunda a perdu face à Vital Kamerhe lors des primaires.
Ne voulant pas céder, il a intelligemment gelé l’élection du bureau définitif en refusant de rendre public le calendrier. Là encore, la pression a eu raison de lui jusqu’à ce qu’il ait été contraint de sortir un chronogramme.
Mais, cela n’a pas suffi au vieux de 81 ans afin qu’il lâche l’affaire. A la composition du bureau définitif de l’Assemblée, il a porté son nom à la 2e vice-présidence, à la surprise générale.
Se pensant seul à concourir à ce poste, se donnant ainsi toutes les chances de l’emporter, Christophe Mboso a été surpris par le regroupement AAAP de Tony Kanku et Laurent Batumona qui a présenté Antipas Mbusa Nyamwisi au même poste.
Cependant, profitant de son influence en tant que président du bureau d’âge de la Chambre basse, Mboso Nkodia a recalé la candidature de Nyamwisi. Ce qui a suscité un véritable tollé et une fronde au sein de l’Union sacrée, de sorte que Félix Tshisekedi a éte obligé de sortir de sa réserve pour recadrer le tir.
Qu’en est-il donc aujourd’hui après la rencontre du vendredi dernier entre le chef de l’Etat et les élus nationaux de l’Union sacrée ?
Officiellement, Félix Tshisekedi a dit qu’il se contenterait d’un ticket qui reprendrait un représentant de la Grande Orientale ainsi que d’une candidature féminine. Mais, il ne s’est pas dressé contre la présence de Christophe Mboso au bureau définitif.
Toutefois, dans les coulisses, à en croire des sources à la présidence citées par le journaliste Adrien Seyes, après l’exercice auquel Félix Tshisekedi s’est livré vendredi, Mboso va perdant.
A en croire la même source, la presidence veut que Vital Kamerhe conserve la tête du bureau, Jean Tshilumbayi reste maintenu 1e vice-président, Jacques Ndjoli comme rapporteur et Antipas Mbusa Nyamwisi ou encore Geneviève Inagosi (de la Grande Orientale) prenne la 2e vice-présidence.
Par ailleurs, Dominique Munongo d’Ensemble pour la République ou encore Constant Mutamba (soupçonné de jouer le jeu du régime) est attendu comme questeur adjoint alors que Chimène Polipoli est proposée questeure et, au cas où Nyamwisi prendrait la 2e vice-présidence, Geneviève Inagosi basculerait au poste de questeur adjoint.
La coupe est amer. Car, depuis le début, la famille politique et biologique voulaient Christophe Mboso a la tête de l’Assemblée nationale, le jugeant manipulable au service du régime.
Cependant, la grogne que sa présence a suscitée si sein de l’Union sacrée a poussé les Tshisekedi à rejouer les cartes. Toutefois, jusqu’ici, rien n’est encore joué, jusqu’à ce que la liste définitive soit republiée.
Charles Mapinduzi