L’attente aura été trop longue. Plus de 5 mois après la tenue de l’élection présidentielle et des scrutins législatifs, Félix Tshisekedi n’a pas réussi à donner à la RDC un nouveau gouvernement alors que tout semble urgent au pays. Ni même la nouvelle première ministre désignée, car, depuis le 1 avril 2024, jour où son nom a été dévoilé au public, rien n’a avancé d’un seul iota.
A en croire des indiscrétions au sein du palais, d’importants blocages ont été notés. D’une part, les responsables des partis politiques qui ont mouillé leur maillot pour la réélection de Félix Tshisekedi ont attendu pour être servis. Aussi, la famille biologique du chef de l’Etat a revendiqué sa part de gâteau au sein du régime de « leur frère ». De son côté, l’UDPS qui se sait au pouvoir revendique des postes juteux au sein de l’équipe.
Par ailleurs, nombreux d’entre les conseillers au sein du cercle restreint de Félix Tshisekedi ont dit avoir le droit de cité au partage du gâteau qui s’annonce. À son tour, le président de la République est resté conscient qu’il y a certains de ses proches qui n’ont pas été servis au cours du premier quinquennat mais à qui il doit attribuer des responsabilités. Également, la nouvelle première ministre a rappelé qu’elle avait un quota qui doit figurer dans la nouvelle composition.
L’exercice a ainsi été embarrassant, surtout dans un contexte où, si l’on s’en tient aux affirmations des officiels, le nouveau gouvernement doit être réduit pour amoindrir le train de vie des institutions. De rudes tractations ont ainsi été menées entre parties prenantes jusqu’à bousiller 5 mois.
Mais, enfin, la nouvelle équipe sera connue dans les heures qui suivent. Éventuellement ce weekend, sauf changement. La confirmation vient d’un membre à la présidence.
Déjà, Judith Suminwa a déposé la mouture de son équipe à Félix Tshisekedi avec 3 noms par poste en attendant la décision finale du chef de l’Etat.
A en croire Tina Salama, porte-parole de la présidence, les profils de prochains ministres ont été triés sur le volet : « On veut des gens loyaux, dévoués à la cause commune. Les autorités morales se sont proposées d’intégrer ou réintégrer le gouvernement Suminwa. L’arbitrage définitif au chef de l’Etat », a lancé madame Salama.
L’imminence de la sortie de cette équipe est actée. Ce vendredi 24 mai, jour consacré aux conseils des ministres, rien n’est prévu. La dernière réunion du gouvernement Sama Lukonde, assurant officiellement les affaires courantes, s’est tenue le vendredi dernier : « C’était une rencontre des adieux », indique un ministre sortant.
Mais, il faut dire que quelles que soient les raisons, les Congolais s’en prennent au régime. Pour eux, Kinshasa ne sait pas comprendre que le pays a des dossiers urgents sur lesquels travailler, dont la sécurité, le social, le développement, etc.
Ces Congolais trouvent indifférents les dirigeants congolais face aux grands défis auxquels la République fait face.
Charles Mapinduzi
