En RDC, l’inquiétude s’accroît de plus en plus au sujet du sort réservé à 2 acteurs dont une Congolaise et un Belge d’origine congolaise. Il s’agit de Gloria Sengha et du professeur Jean-Jacques Mamba.
En effet, depuis le 17 mai dernier, l’activiste Gloria Sengha est détenue dans un endroit que personne ne sait encore identifier, ni sa famille ni ses collègues.
Ce jour-là, la brave jeune femme avait été arrêtée par des services de l’agence nationale des renseignements (ANR) alors qu’elle venait de terminer une séance au cours de laquelle il a été prévu une manifestation à Kinshasa pour dénoncer la vie chère et la misère dans laquelle croupissent les Congolais sous le régime Tshisekedi. Depuis, plus personne n’a de ses nouvelles.
Aussi, ses collègues militants qui avaient tenté de manifester comme prévu, s’étaient vu arrêter sans sommation puis conduits au commissariats provincial de la police alors qu’ils étaient pacifiques et non violents.
Des voix avaient alors dénoncé une tentative du pouvoir faire taire toutes les critiques afin d’instaurer une sorte de pensée unique.
Par ailleurs, le Belgo-Congolais Jean-Jacques Wondo très connu au pays pour ses publications sur la politique de défense, lui, a été arrêté dans l’affaire tentative de coup d’Etat orchestrée par Christian Malanga.
A en croire des sources bien introduites, son problème réside dans le fait qu’il s’est pris en photo avec Christian Malanga en 2017 et, étant donné que Jean-Jacques Wondo est expert en questions sécuritaires, on redoute qu’il ait été de connivence avec l’assaillant.
Ce professeur congolais devenu Belge est rentré au pays sur appel de Daniel Lusadisu, un de ses anciens condisciples de l’Ecole royale militaire (ERM) en Belgique.
Lusadisu, colonel-médecin à la retraite, est aujourd’hui à la tête de l’ANR depuis août 2023 et Jean-Jacques Wondo a été appelé par lui-même pour faire partie de ses conseillers.
« Jean-Jacques Wondo a été rattrapé par une photo qui date de 2017 où on le voit avec Christian Malanga. Les services de renseignements lui reprochent des contacts suivis avec le meneur de coup d’Etat », explique un diplomate cité par le média La Libre Belgique.
« Malanga était un homme fantasque qui appelait tout le monde. Jean-Jacques Wondo devait être une de ses cibles privilégiées étant donné sa casquette de spécialiste militaire. Se faire photographier avec des personnalités, c’est un sport national en RDC », ajoute le même diplomate.
Dans l’opinion, des craintes se multiplient. On accuse le régime de Kinshasa de tirer sur tout ce qui bouge et de jeter au cachot des innocents qui n’ont rien à faire avec des démarches de conspiration.
Il y a peu, un des conseillers de Moïse Katumbi, Salomon Kalonda, a été libérée après avoir passé plusieurs mois en prison, car soupçonné d’avoir des liens avec le M23 et le Rwanda. Accusations qui n’ont pas pu être démontrées.
Nombre d’observateurs redoutent l’assassinat de la démocratie et de la liberté d’expression au regard de l’allure où va la situation au pays.
Charles Mapinduzi
